On trouve la rainette ponctuée dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, cependant, des scientifiques du Bernardino Rivadavia Sciences Museum de Buenos Aires ont découvert que la grenouille brillait dans la pénombre, ce qui fait d’elle la première grenouille fluorescente du monde. Retour sur cette découverte fascinante.
La première grenouille fluorescente
Jusqu’à présent, aucun amphibien fluorescent n’avait jamais été découvert. La grenouille Hypsiboas punctatus, communément appelée rainette ponctuée, arbore généralement des tons verts-jaunes plutôt mats et des petits points rouges. Mais une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences révèle qu’une fois plongée dans l’obscurité ou exposée à un éclairage ultraviolet, la rainette ponctuée brille d’une vive lumière verte teintée de bleu.
Cette grenouille fluorescente absorbe la lumière à faible longueur d’onde pour la restituer de manière éclatante à des longueurs d’onde plus importantes, via des émissions lymphatiques et glandulaires. Mais attention, la fluorescence ne peut se révéler dans l’obscurité totale puisque la grenouille doit capter la lumière au préalable. S’il est déjà rare de rencontrer des animaux dotés de telles facultés, la rainette ponctuée a la particularité d’être composée de molécules fluorescentes très singulières.
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— Jane Lee (@JaneJaeLee) 13 mars 2017
Ce qui la distingue de la bioluminescence
La rainette ponctuée est fluorescente et non bioluminescente. Alors que la fluorescence requiert l’absorption de la lumière, la bioluminescence désigne la capacité qu’ont certains organismes à générer de la lumière par réaction chimique. Si plusieurs espèces sont capables de briller par elles-mêmes comme certains poissons, scorpions, perroquets ou tortues, il reste difficile d’expliquer cette faculté.
Une grenouille surprenante
En étudiant les rainettes ponctuées de plus près, l’erpétologiste Taboada et son équipe ont découvert que leurs tissus étaient en partie composés d’un pigment appelé biliverdine. Ils ont tout d’abord pensé que la fluorescence de la grenouille serait plutôt rouge à l’instar de certains insectes dont la biliverdine associée à ses protéines, produisent un halo rouge. Ils furent ainsi très surpris d’observer sa fluorescence bleue-verte.
La rainette ponctuée doit celle-ci à trois molécules (hyloin-L1, hyloin-L2 et hyloin-G1) retrouvées par les chercheurs dans ses tissus lymphatiques, sa peau et sécrétions glandulaires. Selon l’environnement dans lequel elle se trouve, les molécules fluorescentes peuvent augmenter la luminosité de 18 à 30 %.
Si les molécules ont déjà été retrouvées dans des plantes, les chercheurs ne pensaient pas que ce composé puisse exister chez des vertébrés. En effet, d’après la photochimiste Maria Gabriella Lagoria, la fluorescence des autres animaux est généralement due à des protéines ou des chaînes polyéniques.
Ce qui reste à découvrir
Si la fluorescence de la rainette ponctuée est fascinante, les chercheurs ne savent presque rien sur le système visuel et les photorécepteurs de la grenouille. Taboada envisage de poursuivre son étude pour découvrir si les grenouilles peuvent voir leur propre fluorescence.
D’après David Gruber, biologiste marin au Baruch College, cette étude permet d’ouvrir la voie à des recherches sur la fonction écologique et comportementale de la fluorescence.
Par Antoine - Daily Geek Show, le
Source: Nature
Étiquettes: lumière, grenouille, molecules, fluorescence, rainette-ponctuee
Catégories: Actualités, Monde, Sciences