Vous pensez que les commérages sont juste frivoles et nuisibles ? Détrompez-vous. Des études scientifiques récentes suggèrent que les ragots présentent réellement des avantages sociaux. Du maintien de la cohésion du groupe à l’application des normes sociales, il semble que notre tendance à commérer a un objectif plus important que nous ne le pensons.
Les commérages ne sont pas aussi mauvais qu’on le pense
Souvent considérés comme des bavardages inoffensifs, les commérages peuvent avoir des effets néfastes importants sur les individus et les communautés. À la base, les ragots impliquent le partage d’informations non vérifiées ou spéculatives sur autrui, souvent teintées de négativité. Pour cette raison, le commérage est généralement empreint d’une appréciation défavorable, et ce, bien que ce soit une pratique largement répandue, répété, et même apprécié au sein des communautés humaines.
Pourtant, les commérages ne sont pas aussi négatifs qu’on le pense. Une récente étude réalisée par les chercheurs de l’université du Maryland et de l’université Stanford a notamment apporté des preuves que les commérages sont des composants essentiels des sociétés humaines. En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue PNAS, même si les commérages sont désapprouvés dans les contextes sociaux, ils apportent des bénéfices sociaux pour les membres des communautés.
Notons que des études antérieures ont déjà montré que les commérages sont capables de rapprocher de grands groupes de personnes et de favoriser la coopération. Cependant, jusqu’à présent, les scientifiques ignoraient quels bénéfices les commérages apportaient réellement à ceux qui les pratiquent. Ils ignoraient encore plus pourquoi les personnes qui écoutent les commérages prêtent une oreille aussi attentive à ce genre d’histoires généralement dépourvues de source fiable.
Comment le commérage peut être bénéfique aux gens ?
Pour résoudre cette énigme, les chercheurs ont conçu une simulation virtuelle dans laquelle des « agents » pouvaient coopérer, rivaliser et même répandre des rumeurs les uns sur les autres. En ajustant les règles de ce monde virtuel – comme la facilité avec laquelle l’information se propage – les chercheurs ont pu observer comment les ragots affectaient la coopération. Cela leur a permis d’explorer le lien entre la communication, la réputation et l’interaction sociale.
D’après les résultats obtenus, l’étude suggère que les commérages ne sont pas seulement des bavardages inoffensifs, mais un outil présentant divers avantages évolutifs. En effet, les gens qui font du commérage ont un avantage sur ceux qui n’en font pas, et ce, pour plusieurs raisons. En premier lieu, les commérages découragent les mauvais comportements. Sachant que leurs actions peuvent être propagées par les ragots, les gens sont moins susceptibles d’agir de manière égoïste.
Ensuite, les commérages permettent de créer davantage de liens sociaux et de coopération, dans la mesure où ils favorisent la communication et le partage d’informations. Quoi qu’il en soit, les commérages devraient avoir des limites, car il est indéniable que les ragots ont aussi beaucoup d’inconvénients. Il ne faut pas oublier que les commérages peuvent être utilisés pour répandre des mensonges ou des demi-vérités afin d’obtenir un avantage sur quelqu’un ou de lui faire du mal. Cela peut conduire à des disputes, des malentendus, une marginalisation et à une perte de confiance au sein des groupes.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Newsweek
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