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Des archéologues percent les secrets d’un puits antique rempli de squelettes en Croatie

Ils remontent au IIIe siècle de notre ère

Squelettes
Image d’illustration — Daria Yehorova / Shutterstock.com

L’examen d’ossements découverts dans l’est de la Croatie il y a plus d’une décennie a révélé qu’il s’agissait de soldats romains ayant participé à une importante bataille antique.

Des squelettes jetés pêle-mêle et présentant de sévères lésions

Le puits renfermant les squelettes avait été initialement mis au jour en 2011, en amont de la construction d’une nouvelle université à Osijek, connue sous le nom de Mursa à l’époque de l’Empire romain. Associé à l’absence d’artefacts (armes, armures, bijoux…), le fait que ceux-ci soient entassés pêle-mêle suggérait que les cadavres avaient été dépouillés avant d’y être jetés négligemment.

Afin d’en savoir plus, Mario Novak, de l’Institut de recherche anthropologique de Zagreb, et ses collègues ont procédé à une analyse approfondi de leurs restes. Il s’est avéré qu’il s’agissait exclusivement d’hommes (quatre jeunes adultes et trois individus d’âge moyen), présentant de sévères lésions osseuses causées par des armes tranchantes ou contondantes, et des signes d’infection respiratoire.

« Leur disposition, leurs âges et le type de blessures observées les rapprochent d’assemblages plus récents trouvés dans des fosses communes proches de champs de bataille [notamment liés aux conquêtes napoléoniennes] », expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS One.

La datation au radiocarbone de quatre des squelettes croates a permis de situer leur mort autour de la seconde moitié du IIIe siècle de notre ère. Une période de profonde instabilité politique marquée par la bataille de Mursa (260), ayant opposé l’armée du général dissident Ingenuus, tentant de prendre cette colonie romaine prospère, à celle de l’empereur Gallien.

Une grande diversité génétique

Le séquençage des ossements a révélé une grande diversité génétique, « faisant écho aux récits historiques sur les armées romaines tardives, qui comptaient dans leurs rangs des Sarmates, des Saxons et des Gaulois ».

Selon Novak, le sort réservé aux sept soldats suggère qu’ils faisaient partie de l’armée d’Ingenuus, mise en déroute par les forces de Gallien, soutenues par la cavalerie du général Auréolus. Son équipe procèdera prochainement à l’analyse de témoignages similaires, exhumés d’un second puits.

« De tels travaux sont essentiels pour mesurer les conséquences directes de la crise du IIIe siècle [s’étant étalée de 235 à 284 de notre ère] sur les populations des confins de l’Empire », commente Kathryn Marklein, de l’université de Louisville.

Plus tôt cette année, la découverte d’un charnier antique en Autriche avait bouleversé nos connaissances sur l’Empire romain.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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