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Réel espoir pour nos amies les bêtes, cette puce imitant les organes pourrait mettre fin aux tests sur les animaux

Les scientifiques ont créé une petite puce très surprenante. Composée de blocs transparents qui reproduisent à l’identique le fonctionnement de certains organes humains tels que les poumons ou les reins, cette puce pourra s’avérer très utile dans le futur. En effet, les compagnies pharmaceutiques pourront ainsi l’utiliser comme outil d’expérimentation préférable aux tests sur les animaux. SooCurious vous en dit plus cette technologie incroyable.

Des petits tubes émergent de petits blocs transparents, aspirant des quantités imperceptibles de liquide et d’air de long en large. Ce petit bout de silicone transparent est en fait un modèle d’organe qui va révolutionner le marché de l’industrie pharmaceutique en réduisant le besoin de tests sur les animaux et augmenter la vitesse de production de nouveaux médicaments.

 

Le fonctionnement de la puce

Voici Lung-on-a-chip (ou poumon sur une puce), une simulation du fonctionnement biologique des poumons humains, développée par l’Institut de biologie Wyss et désormais couronnée design de l’année par le Museum du Design de Londres. Bordés de cellules humaines vivantes, les « organes sur puces » imitent les structures tissulaires et les mouvements mécaniques d’organes humains, pour permettre d’accélérer la découverte de médicaments, de diminuer les coûts de développement et potentiellement ouvrir la voie à un avenir pour la médecine personnalisée.

Le micro-dispositif procède en recréant les interfaces de tissus d’organes humains à l’intérieur d’un polymère « puce » transparent, de sorte que les comportements des bactéries, des médicaments et des globules blancs humains peuvent être facilement surveillés à travers un microscope. Un petit canal traverse le milieu, divisé sur toute sa longueur par une membrane poreuse, avec des cellules de poumon humain sur une des cellules secondaires et des capillaires sanguins d’autre part. En aspirant l’air à travers un côté et une solution sanguine de l’autre, la puce peut simuler le processus de la respiration.

 

Cette puce a une grande importance pour le secteur médical et pour la préservation des animaux

« C’est la quintessence de l’innovation en matière de conception », explique Paola Antonelli, conservatrice au Musée d’Art Moderne de New York, qui a proposé le projet pour la collection permanente du MoMA. « Arrêter les essais sur les humains et les animaux, en théorie, signifie que les essais de médicaments pourraient être réalisés plus rapidement et leurs résultats confirmés diffusés plus rapidement. » « Les organes sur puces nous permettent de voir les mécanismes et les comportements biologiques dont personne ne connaissait l’existence auparavant », déclare Don Ingber, le directeur et fondateur de l’Institut Wyss.

Ingber et son équipe ont mis au point différents organes sur puces à ce jour, y compris un rein et un foie, tandis que la peau sur puce est actuellement en développement pour l’industrie des cosmétiques et pour tester les produits ménagers. « Nous avons maintenant une ouverture sur les activités à l’échelle moléculaire en cours dans les organes humains, y compris des choses qui se produisent dans les cellules humaines et qui ne se produisent pas chez les animaux. La plupart des compagnies pharmaceutiques obtiennent des résultats complètement différents chez les chiens, les chats, les souris et les humains, mais maintenant, ils seront en mesure de tester les effets spécifiques des médicaments avec une plus grande précision et bien plus rapidement. »

 

La puce permet une observation approfondie du fonctionnement des organes

Les différents organes peuvent également être joints dans un réseau, permettant le voyage d’un médicament vers un corps humain simulé. Les effets d’un médicament en aérosol, comme un inhalateur pour l’asthme par exemple, peuvent être observés selon sa capacité à pénétrer dans les poumons, à affecter le cœur, à être métabolisé par le foie et excrété par les reins, avec des effets secondaires indésirables surveillés en temps réel pendant son parcours. Quatre organes ont déjà été testés ensemble pour une période d’essai de deux semaines.

Dans un délai de deux ans, Ingber dit qu’ils auront 10 organes en cours d’exécution pour un essai d’un mois. « Nous ne serons pas en mesure de modéliser la conscience, ou l’effet de la gravité sur vos articulations, mais l’étape suivante consiste à développer un médicament vraiment personnalisé. Un médicament qui pourra être testé sur votre poumon ou votre cerveau, pas sur un chien ou un condamné. »

 

La puce a été élue produit design de l’année 

Cette idée d’organes sur puces a été nommée produit de l’année par un jury présidé par l’artiste Anish Kapoor, c’est la première fois que le prix est allé à une conception du domaine de la médecine, en battant la voiture de Google, un projet visant à nettoyer le plastique de la mer et une campagne de publicité pour convaincre les gens d’acheter des fruits difformes. « Une des choses les plus importantes sur le prix du design de l’année c’est l’occasion qui lui est donnée par le musée d’explorer de nouveaux territoires », explique Deyan Sudjic, directeur du Museum du design.

« Les scientifiques qui ont produit cet objet remarquable ne viennent pas du monde du design classique conventionnel, mais ce qu’ils ont fait est clairement une pièce de design brillante. » Quant à Ingber, qui dispose de cinq diplômes de Yale en tout (médecine et chimie en passant par la biologie cellulaire et la biophysique moléculaire), le design est juste une autre corde à son arc. « Si le design c’est de placer des éléments dans la position optimale afin d’avoir un fonctionnement optimal, c’est exactement ce que nous faisons ici chaque jour. »

Un véritable espoir pour les milliers d’animaux testés en laboratoire

Cette puce est un réel espoir pour sauver les animaux qui sont à l’heure actuelle utilisés comme cobayes dans les compagnies pharmaceutiques. Voici d’ailleurs quelques images de cette exploitation inhumaine :

 

Cette invention est importante à plusieurs niveaux. Sur le plan médical, tout d’abord, elle va permettre de mieux comprendre le fonctionnement des organes afin de trouver des traitements plus efficaces et mieux ciblés. Ensuite, concernant le respect envers nos amies les bêtes, cette puce devrait permettre de réduire considérablement l’expérimentation animale. À la rédaction, nous ne pouvons que féliciter les créateurs de ce petit dispositif qui va permettre de grandes réalisations. Croyez-vous qu’un tel dispositif permettra d’éradiquer complètement l’expérimentation animale ou pensez-vous que les animaux seront toujours victimes des essais scientifiques ?

 

Par Auriane Essart, le

Source: the guardian

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