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Un record : des protéines extraites d’une dent vieille de 18 millions d’années

Une avancée considérable pour la paléobiologie

Image d’illustration — Mariana 001 / Shutterstock.com

Les plus anciens fragments de protéines jamais récupérés ont été extraits de dents fossilisées mises au jour au Kenya, avec des implications majeures pour notre compréhension de la vie ancienne.

Molécules record

Exhumés d’une couche de cendres volcaniques vieille de 18 millions d’années, ces témoignages de mammifères préhistoriques proviennent de la vallée du Rift, considérée comme l’un des endroits les plus chauds du globe depuis au moins cinq millions d’années. Si un tel climat est connu pour favoriser la dégradation des protéines, Daniel Green, de l’université Harvard, savait que l’émail dentaire était davantage susceptible de conserver des traces de ce type de molécules.

Comme l’explique le chercheur, « les dents sont essentiellement constituées de minéraux qui, dans le cas de l’émail, vont former un écrin protecteur autour des protéines lors du processus de fossilisation ».

Des échantillons réduits en poudre ont été envoyés au Smithsonian Museum Conservation Institute, où ils ont été analysés à l’aide de différentes techniques avancées. Notamment la spectrométrie de masse qui, comme son nom l’indique, permet de détecter et d’identifier des structures moléculaires en mesurant leur masse.

De façon assez inattendue, ces fragments de protéines provenant de dents de proboscidiens et rhinocérotidés (ancêtre des éléphants et rhinocéros modernes) se sont révélés suffisamment complets pour fournir des informations taxonomiques importantes, ne pouvant être déduites à partir de simples analyses morphologiques. Contribuant à préciser l’arbre phylogénétique de ces créatures, ces découvertes record constituent une avancée considérable pour la paléobiologie.

De vastes implications

Selon l’équipe, la possibilité de détecter des protéines dans des dents aussi anciennes suggère que le réexamen de fossiles provenant de régions aux climats tropicaux pourrait livrer des informations cruciales sur la faune préhistorique et son évolution.

« Cela contribuerait à résoudre des débats de longue date concernant les lignées de différents mammifères », estiment les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « En combinaison avec d’autres caractéristiques dentaires, nous pourrions également déduire le régime alimentaire de ces animaux, les maladies dont ils souffraient ou leur âge au moment de leur mort. »

« Ce n’est qu’un début et nous espérons remonter prochainement encore plus loin dans le temps », conclut le chercheur Timothy Cleland.

En début d’année, des chercheurs avaient annoncé la détection de collagène dans un os de dinosaure datant du Crétacé, bouleversant les théories établies.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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