Au pied d’un ancien château britannique, des ouvriers ont découvert huit projectiles de catapulte, vraisemblablement utilisés lors de l’un des plus longs sièges de l’histoire médiévale anglaise.
Le siège du château de Kenilworth
Intervenu en 1266, le siège du château de Kenilworth, dans le centre de l’Angleterre, a duré pas moins de 172 jours. Le pays tout entier était alors en proie à une guerre civile. Connue sous le nom de « seconde guerre des Barons », celle-ci opposait la noblesse à Henri III d’Angleterre, et visait précisément à limiter le pouvoir de ce dernier.
Si cette forteresse médievale, décrite comme l’une des plus grandes du royaume, était initialement tenue par Simon V de Montfort, beau-frère du roi à l’origine de la « révolte » des nobles britanniques, celle-ci a continué à être farouchement défendue à sa mort.
Ne lésinant pas sur les moyens pour mater les rebelles, les troupes du roi auraient utilisé pas moins de 60 000 carreaux d’arbalète, neuf engins de siège, et plusieurs catapultes pour franchir les murs d’enceinte de la place forte, mesurant quatre mètres d’épaisseur en moyenne.
Selon William Wyeth, d’English Heritage, les projectiles sphériques « parfaitement conservés » récemment mis au jour étaient de taille variable : le plus grand pesant un peu plus d’une centaine de kilos, contre un à peine pour le plus petit.
8 stone catapult shots linked to King Henry III discovered at besieged British castle https://t.co/cbhD9aNixW
— Live Science (@LiveScience) June 18, 2024
« Ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance de tomber par hasard sur de tels vestiges historiques », explique-t-il. « Grâce à des découvertes similaires réalisées à Kenilworth dans les années 1960, nous avons pu immédiatement relier ces découvertes au siège de 1266. »
Des projectiles redoutables
Les rebelles disposant également de catapultes, les experts ignorent si les projectiles découverts ont été tirés par ces derniers ou les forces royales. Mais il ne fait aucun doute que les plus massifs pouvaient occasionner d’importants dégâts.
« Les archives historiques montrent que l’une des tours de siège en bois d’Henri III, dans laquelle se trouvaient environ 200 arbalétriers, a été détruite par un seul tir bien placé », souligne Wyeth.
La famine et les maladies ont fini par avoir raison des défenseurs du château, finalement pris par les troupes du roi le 13 décembre 1266.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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