Lent, nécrosé, maladroit, dénué de conscience, affamé de chair et de sang ; le zombie fascine l’Occident et s’affiche au cinéma, dans la littérature, mais aussi dans les jeux vidéo. Project Zomboid a pour but de vous faire vivre l’expérience d’un survivant de la zombapocalypse, luttant jour après jour pour survivre dans un milieu hostile peuplé de créatures décérébrées. Un jeu indépendant au développement constant qui intègre les grands principes de l’univers mort-vivant couplé à un système de compétences et d’artisanat complexe.
Développé par The Indie Stone, Project Zomboid est un jeu de survie sur fond d’horreur publié sur la plateforme de téléchargement Steam. Codé en Java pour sa portabilité, la première version est disponible depuis le 25 avril 2011 avant d’être augmentée de nombreuses fonctionnalités comme de nouvelles cartes à explorer et un mode multijoueur coopératif en 2014. Toujours en phase de développement, la 34e version de l’alpha est mise en ligne en mai 2016.
À une époque proche de la nôtre, une apocalypse a transformé le paisible comté de Knox dans le Kentucky en parc à zombies. C’est dans ce monde ouvert sur une région de petites villes que vous, l’un des derniers à résister à l’infection, allez tenter de retarder l’inévitable dans une ambiance oppressante et hostile. Créez votre avatar et choisissez bien vos forces et faiblesses qui détermineront votre stratégie sur le long terme. La nuit sera longue, ou pas.
Etes-vous un coach de fitness ? Pompier ? Garde champêtre ? Ouvrier du bâtiment ? Cuistot ? Ou simplement sans emploi ? Réfléchissez bien car l’impact sur votre aventure sera déterminant, tout comme vos attraits. Les athlètes pourront courir plus vite et plus longtemps, ceux mieux organisés auront une plus grosse capacité de transport tandis que ceux à la peau épaisse résisteront mieux aux écorchures et autres blessures bénignes.
Pour équilibrer le jeu, chaque caractéristique bonus choisie vous coutera des points de capacité, à contrebalancer avec des traits négatifs. Agoraphobe, sourd, obèse, malchanceux ou asthmatique, votre personnage devient alors plus sensible à certaines situations ; à vous de suivre la bonne stratégie pour ne pas finir dévoré.
Parachevant le système de compétences et ancrant le principe de progression dans le jeu, un arbre de talent vous permettra d’augmenter certaines caractéristiques comme votre agilité ou votre capacité à fabriquer des objets artisanaux. De quoi échouer et recommencer un bon paquet de fois avant de parcourir toutes les possibilités offertes et trouver le style de jeu qui vous correspond le mieux.
Vous n’êtes maintenant plus qu’un charognard dans le quartier. Vous passez de maison en maison à la recherche de vivres ou de composants nécessaires à la fabrication d’armes et améliorations pour votre repaire. L’ennemi est lent mais silencieux, idiot mais mortel. Il vous faudra savoir rester discret et prudent, sans jamais être trop gourmand, mais aussi prendre des risques pour trouver de quoi survivre jusqu’à demain.
L’expérience est captivante. Si le graphisme et le gameplay font plus penser aux Sims qu’à Left 4 Dead, ça n’est pas un mal tant les éléments d’interaction sont nombreux, et la nécessité de voir tout autour de soi vitale. Fouillez les placards, couvrez les fenêtres, fabriquez des bandages et pensez à ne pas abuser sur la nourriture. Le montant des ressources est fixé au début du jeu et ne se renouvellera pas. Certes la ville est grande, mais chaque exploration comporte des risques.
Le système de fabrication est on ne peut plus complet, complexe et varié. Certains objets vous demanderont des jours de récolte avant d’avoir les ressources nécessaires, d’autres des semaines avant d’avoir l’expérience nécessaire pour ne serait-ce qu’avoir le schéma. S’ensuit alors une fouille systématique et méthodique de votre voisinage, maison par maison, quartier par quartier, progressant toujours plus loin de votre repaire pour rapporter de précieuses babioles.
C’est avec un sac à dos rempli de trésors que vous mourrez le plus souvent. Trop plein, trop lourd, il ne vous permet plus de courir. Les hordes patientent dehors et le bruit de fenêtre brisée en a déjà attiré certains. Si le décor vous est visible, les zombies eux n’apparaissent que dans votre champ de vision. Mauvaise idée donc de passer par la forêt tant les arbres brisent les lignes de vue, offrant l’opportunité aux monstres de vous surprendre derrière un arbre. Pour la même raison, vous devriez éviter de sortir la nuit puisque votre champ de vision se réduira à seulement quelques mètres.
Il faudra donc résister à la bravoure. Si vous faufiler au milieu des zombies peut devenir un jeu auquel on s’habitue, il comporte toujours un risque fatal. Bien sûr, exploser le crâne de quelques zombies isolés reste très fun, mais un mouvement de foule est très vite arrivé, vous coupant toute retraite et vous forçant à vous barricader pour quelques heures. En effet, des événements aléatoires peuvent se déclencher, comme une alarme de voiture ou le son de coups de feu au loin, réveillant le cerveau liquéfié des cadavres arpenteurs.
Vous l’aurez compris, le danger vient des zombies, de leur nombre, mais avant tout de vous. La discrétion est votre mot d’ordre, la mobilité une religion. Savoir quand fuir ou combattre sera indispensable pour atteindre la dizaine d’heures de jeu. Pour le reste, pillez sans vergogne, bâtissez des forteresses piégées, devenez maître en l’agriculture, affûtez vos lames et perfectionnez votre swing de golf. Tous les moyens sont bons pour résister face à la horde qui frappe à votre porte.
Votre cerveau, c’est ce qu’ils veulent ! Votre tâche s’avère en revanche bien plus compliquée. Il faudra fouiller chaque tiroir, chaque placard de la ville afin de trouver de quoi vous défendre et survivre. Si dans Project Zomboid tout le monde doit mourir (ou presque) un jour, vous espérez bien pouvoir jouir de votre conscience encore quelque temps. Affinez votre stratégie, tempérez vos ardeurs et développez vos compétences pour devenir le chasseur parfait, le scout toujours prêt qui saura survivre à la chute lente mais inexorable de notre civilisation.
Par Gabriel Pilet, le
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