
S’ils s’avéraient quasi-identiques à nos ancêtres sur le plan génétique, les Néandertaliens présentaient une morphologie faciale nettement moins délicate, liée à une région spécifique du « génome sombre ».
ADN sombre
Initialement considéré comme du matériel « poubelle », le génome sombre représente environ 98 % de notre ADN. Il se caractérise par des séquences n’étant pas traduites en protéines, mais jouant un rôle essentiel dans le contrôle et l’activation de nombreux gènes.
Récemment, des chercheurs se sont penchés sur une région connue sous le nom d’EC 1.45, connue pour réguler le gène SOX9, associé au développement facial. Des altérations au sein de cette section du génome ayant été précédemment associées à une mâchoire sous-développée chez notre espèce, l’équipe s’est demandé si elle pouvait potentiellement expliquer la morphologie faciale particulière de nos cousins disparus.
La comparaison des versions de l’EC 1.45 des deux espèces a révélé des différences minimes, se résumant à trois « variants nucléotidiques simples ». Lorsque celles-ci ont été insérées dans le génome de poissons-zèbres, des marqueurs fluorescents ont révélé « une activité accrue au cours du développement cranio-facial précoce » chez les embryons possédant la forme néandertalienne.

Une expression exacerbée du gène SOX9
L’activité d’une population particulière de cellules progénitrices faciales, impliquée dans la formation de la mâchoire, chez les embryons « néandertaliens » suggérant une expression exacerbée du gène SOX9, l’équipe a entrepris de le vérifier.
Lorsque des copies supplémentaires de SOX9 ont été insérées dans le génome des poissons-zèbres en développement, un élargissement conséquent de leur mâchoire a été observé. Selon les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Development, ces résultats indiquent que le gène, et la région de l’ADN qui régule son expression, jouaient un rôle significatif dans le développement facial des Néandertaliens.
Ces découvertes ont également des implications pour la compréhension du développement des troubles faciaux chez l’Homme, et leur diagnostic.
Plus tôt cette année, une étude avait révélé une croissance osseuse rapide chez les Néandertaliens dès l’enfance. Conduisant au développement de visages nettement plus grands et saillants (arcades sourcilières épaisses, nez proéminent…), elle se poursuivait jusqu’à l’âge adulte pour nos cousins disparus.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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