Si la consommation de cannabis est formellement interdite en France, il existe des pays où elle est légale. Cependant, cette légalisation ne fait pas forcément que des heureux : les citoyens du Colorado, où il est désormais toléré de fumer de la marijuana, se plaignent de la pollution olfactive que celle-ci représente. Pour combattre ce fléau, la police de l’Etat utilise de drôles de capteurs d’odeurs… Explications.
L’année dernière, l’Etat américain du Colorado a légalisé la consommation de marijuana à travers un amendement de la constitution qui régule le cannabis de la même façon que l’alcool. Cependant, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette nouvelle loi a entraîné une conséquence que personne ne soupçonnait : il semblerait que la fumée de drogue présente dans les airs dérange énormément les citoyens non-fumeurs.
Qu’à cela ne tienne ! Soucieuse de satisfaire ses habitants, la ville de Denver a fait passer un décret stipulant que toute personne rendue coupable de polluer l’atmosphère avec l’odeur de la marijuana serait contrainte de payer une amende de 2000 $. Pour combattre cette nouvelle forme de pollution, la police de Denver possède un appareil appelé Nasal Ranger Field Olfactometer, qui n’est autre qu’un radar à odeurs portatif.
Aussi ridicule que cela puisse paraître, il s’avère que cet appareil est plutôt ingénieux. Le principe est assez simple : le « Nasal Ranger » envoie un mélange d’air non modifié et d’air filtré dans les narines de l’utilisateur. Selon une vidéo de la chaîne télévisée History Channel’s, les odeurs douces tendent à s’estomper lorsqu’elles sont mélangées à une petite quantité d’air purifié, alors que les plus tenaces demeurent détectables.
À l’aide de ces radars sensitifs, les officiers de police de Denver sont donc en mesure de verbaliser les fumeurs de marijuana jugés trop polluants, grâce à un baromètre qui analyse la pureté de l’air sur une échelle allant de 0 à 8 (0 = pur ; 8 = nauséabond). Ce décret contre la pollution olfactive anticipe une probable augmentation des plaintes liées aux odeurs de drogue qui devrait accompagner la légalisation des coffee shop au Colorado qui prendra effet le 1er janvier 2014. Cependant, il est bon de rappeler que le concept en lui-même ne date pas d’hier. Les olfactomètres sont depuis longtemps utilisés pour réguler la production d’odeurs dangereuses, notamment dans le domaine de l’agriculture et de l’industrie.
Bien qu’il paraisse logique que les personnes non-fumeuses ne soient pas obligées de subir des odeurs de marijuana, on a du mal à comprendre comment on peut précisément désigner un coupable en fonction d’une odeur (ce serait bête que vous passiez juste après un fumeur de marijuana…). À la rédac’, si on approuve l’initiative de protéger la pureté de l’air, on aurait un peu peur de payer 2000 $ (1472€ environ) pour rien : bien que l’appareil semble fiable, on est jamais à l’abri d’une erreur ^^ ! Et vous, aimeriez-vous qu’il y ait une police de l’air en France ?
Par Romain Pernet, le
Source: Digital Trends