Il existe sur terre, comme dans la mer, des espèces de faunes et de flores qui sont très similaires par leur apparence. Par exemple, nous avons le narval, ce grand poisson à corne qui ressemble étrangement à une licorne des mers. Notre sujet d’aujourd’hui est une plante marine qui ressemble beaucoup à du gazon, sauf que cette plante pousse dans les profondeurs des océans, et qu’elle produit également une étrange fleur de couleur blanche.

Posidonia oceanica est une plante aquatique endémique de la mer Méditerranée, appartenant à la famille des posidonies. Ses caractéristiques sont semblables à celles des plantes terrestres, qu’il s’agisse de ses racines, sa tige rhizomateuse ou ses feuilles en forme de ruban atteignant un mètre de long et réunies en touffes de 6 à 7 centimètres. Elle fleurit en automne et au printemps, et produit des fruits flottants communément appelés « olives des mers ».

Les posidonies sous-marines ont une importance écologique considérable, puisqu’elles constituent la communauté climatique de la mer Méditerranée, et exercent une action significative dans la protection du littoral de l’érosion. De plus, de nombreux organismes animaux et végétaux se nourrissent et se protègent grâce aux posidonies de la Méditerranée. Par ailleurs, les posidonies sont considérées comme de bons bio-indicateurs de la qualité des eaux marines côtières.

Comment survit ce gazon des océans ?

Posidonia oceanica est une plante à fleurs qui vit dans les prairies denses ou le long des canaux de sables de la mer Méditerranée. On la trouve à des profondeurs allant de 1 à 35 mètres, selon la clarté de l’eau. Les rhizomes et les racines sous la surface stabilisent la plante tandis que les rhizomes et les feuilles dressées à la surface réduisent l’accumulation de limon. Les feuilles sont en forme de ruban, apparaissant en touffes de 6 ou 7, et atteignant 1,5 mètre de long. La largeur moyenne des feuilles est d’environ 10 millimètres.

Les feuilles sont vert clair, devenant marron avec l’âge, et ont de 13 à 17 nervures parallèles. Le terminus de la feuille est arrondi ou parfois absent à cause des dommages externes. Les feuilles sont disposées en groupes, et ce sont les feuilles plus âgées qui se trouvent à l’extérieur. Cette espèce ne se rencontre que dans la mer Méditerranée, où elle est en déclin, n’occupant qu’une superficie d’environ 3 % du bassin.

LA POSIDONIE AGIT COMME UNE BARRIÈRE, ATTÉNUANT LA FORCE DES COURANTS ET DES VAGUES ET EMPÊCHANT AINSI L’ÉROSION CÔTIÈRE.

Cela correspond notamment à une superficie d’environ 38 000 kilomètres carrés. La posidonie se développe mieux dans des eaux propres et sa présence est un marqueur de l’absence de pollution. Sa présence peut, par ailleurs, être détectée par les masses de feuilles en décomposition sur les plages. Ce matériau végétal peut être utilisé pour le compostage, mais les législations dans certains pays interdisent l’utilisation d’algues et de plantes marines à cette fin.

 

L’importance écologique de la posidonie

La posidonie est essentielle pour la préservation des écosystèmes de la mer Méditerranée, la prévention de l’érosion côtière et l’équilibrage de la présence de dioxyde de carbone en mer et dans l’atmosphère. Les principales menaces pesant sur les écosystèmes de posidonies sont les travaux maritimes, la pollution des eaux côtières, la création de plages artificielles, le réchauffement des eaux de mer en raison du changement climatique et l’ancrage des bateaux.

LA POSIDONIE LIBÈRE JUSQU’À 20 LITRES D’OXYGÈNE PAR JOUR ET PAR MÈTRE CARRÉ DE PRAIRIE

En raison de son processus de régénération très lent, les prairies de posidonies disparaissent dans toute la mer Méditerranée. Leur fonction est pourtant comparable à celle des forêts, elle est essentielle pour l’équilibre écologique du milieu marin, des eaux côtières épurées et oxygénées, puisqu’elles donnent de la qualité et de la transparence à l’eau, et abritent de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés. Ces herbiers marins jouent aussi un rôle fondamental dans la conservation et la protection des plages et des dunes, qui sont des zones extrêmement fragiles.

Ces écosystèmes, qui occupent environ un demi-million de kilomètres carrés, sont actuellement en déclin mondial, avec un taux de perte estimé entre 1 et 2 % par an, soit quatre fois plus que celui des forêts tropicales. En Méditerranée, ce chiffre atteint les 5 %. De plus, la lente croissance de ces plantes et la faible production de graines entraînent des pertes irréversibles, car la récupération d’une prairie nécessite plusieurs siècles. L’importance de la prairie océanique de posidonies est reconnue et incluse dans les directives environnementales de l’Union européenne ; et les prairies de posidonies entre Ibiza et Formentera ont été déclarées patrimoine mondial par l’UNESCO en 1999.

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