Cette mesure, décidée par le gouvernement socialiste d’Antonio Costa, devrait permettre au moins temporairement aux demandeurs d’asile d’avoir accès aux soins.
Les demandeurs d’asile seront traités comme des résidents permanents
Au Portugal, les demandeurs d’asile verront temporairement leurs situations régularisées, le temps du coronavirus. Depuis la mise en place de l’état d’urgence et la fermeture notamment des services d’immigration, les rendez-vous administratifs étaient devenus impossibles et les sans-papiers ne pouvaient se voir attribuer des mesures de protection. Pour y remédier, le gouvernement a décidé de permettre à ceux ayant fait une demande de régularisation de bénéficier de mesures de protection sociale. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Claudia Veloso, a ainsi affirmé que « les gens ne devraient pas être privés de leurs droits à la santé et au service public simplement parce que leur demande n’a pas été traitée ».
Le précédent des ouvriers népalais
Cette nouvelle, donnée par le quotidien espagnol El País, précise également que « les permis de séjour qui arrivaient à échéance sont renouvelés automatiquement ». Les travailleurs irréguliers se retrouvaient extrêmement vulnérables. Ainsi, début mars, un groupe de travailleurs agricoles népalais de la région de Faro (Algarve) a été placé à l’isolement suite à la contamination de l’un d’eux. Les 79 travailleurs ont été escortés par les gendarmes vers une école prêtée par la mairie. Les ouvriers, qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait, ont d’abord cru qu’on les enfermait avant de les renvoyer dans leur pays, c’est pourquoi certains ont tenté de fuir. Un interprète leur a finalement expliqué les raisons de ce confinement, et à présent, seuls 18 d’entre eux sont toujours en confinement.
On ignore le nombre de personnes concernées par cette mesure, mais les communautés les plus à risque sont, comme nous l’avons dit, les travailleurs agricoles asiatiques et les Brésiliens qui travaillent essentiellement dans le secteur du tourisme, et qui se retrouvent au chômage sans protection sociale. Le gouvernement a annoncé que les travailleurs (réguliers ou non) forcés de rester chez eux, percevraient les deux tiers de leur salaire. Des associations d’aide aux migrants avaient donné l’alerte sur la précarisation de ces populations, notamment sur le fait que les demandes d’asile prenaient 5 à 6 mois avant d’être traitées. Le Portugal compte actuellement 5 170 cas de contamination.
Comme de nombreux pays dans le monde, le Portugal doit prendre des mesures afin de protéger sa population. La différence d’avec les autres pays, pour l’instant, c’est qu’il a décidé de protéger également les personnes qui ne sont pas entrées légalement sur le territoire. Un exemple qu’il conviendrait peut-être de suivre ?
Par Marine Guichard, le
Source: Courrier International
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