
Un retour remarquable. Alors que les populations sauvages de loups étaient estimées à 12 000 individus en 2012 sur le territoire européen, on en dénombrait 21 500 une décennie plus tard.
Canis lupus lupus en plein boom
Autrefois largement répandu sur le Vieux Continent, Canis lupus lupus a été chassé sans relâche pendant des siècles pour protéger le bétail. Si les perspectives s’avéraient sombres pour l’espèce au cours du XXe siècle, la situation a commencé à changer il y a quelques décennies, avec de larges efforts déployés afin de permettre le retour de ces animaux écologiquement essentiels.
Selon la nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS Sustainability and Transformation, ces canidés sont aujourd’hui présents à l’état sauvage dans l’ensemble des pays d’Europe continentale (à l’exception des trois micro-États que sont Monaco, Saint-Marin et le Vatican).
S’avérant inférieures à 100 individus dans plusieurs pays (Autriche, Belgique, Danemark, Hongrie, Luxembourg, Norvège et Pays-Bas), leurs populations dépassent aujourd’hui le millier en Bulgarie, Grèce, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Roumanie. Globalement, elles ont augmenté dans 19 pays, fluctué dans trois (Estonie, Lettonie et Serbie) et diminué en Bosnie-Herzégovine, au Monténégro et en Macédoine du Nord (la situation pour le Kosovo demeurant inconnue).

Cette résurgence a toutefois un coût : à l’échelle de l’Union européenne, on estime que les loups tuent environ 56 000 animaux domestiques par an. Pour dédommager les éleveurs, les gouvernements déboursent plus de 17 millions d’euros.
Des bénéfices
Comme le notent les chercheurs, les loups ont également un impact socio-économique positif, en régulant les populations d’ongulés sauvages (mammifères à sabots comprenant les sangliers) et les dommages qu’ils peuvent causer aux cultures.
« Des études récentes ont montré que le retour du loup contribuait à limiter les accidents de la circulation impliquant des ongulés [avec des économies annuelles potentiellement comprises entre 2,4 et 7,8 millions d’euros pour la France] », écrivent-ils. « Parmi les autres aspects positifs, citons le tourisme animalier et les activités commerciales qui bénéficient directement ou indirectement de la présence des loups. »
Plus tôt cette année, une étude avait révélé l’impact incroyable du retour des loups dans le parc de Yellowstone.