Le poppers rend-il aveugle ? C’est une question que se posent de plus en plus de médecins après un nombre de témoignages grandissant sur ce sujet ces dernières années ! Découvrez ce que pensent actuellement les médecins de ce phénomène.

DU FAIT DIVERS À L’EFFET SECONDAIRE CONNU

CERTAINS PATIENTS RETROUVENT LA VUE, D’AUTRES NON

En mars 2016, un homme de 52 ans se rend dans un hôpital britannique et signale des troubles graves de la vue. L’homme voit parfaitement ce qu’il se passe autour de lui grâce à sa vision périphérique, mais sa vision centrale est totalement bloquée. L’homme a vu apparaître ces effets 10 jours plus tôt, et se rend compte après entretien que ce changement a eu lieu peu de temps après avoir sniffé du poppers pour la première fois de sa vie. Les médecins lui conseillent bien évidemment de ne plus en reprendre et sa vue est revenue à la normale dans les trois mois.

Il ne s’agit que d’un fait divers de plus à priori si ce n’est que cet effet inquiète de plus en plus les médecins. Encore aujourd’hui, les études sur ce phénomène sont rares et les médecins se retrouvent totalement démunis devant cet effet car aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Plus inquiétant encore, si cet effet s’estompe avec le temps, des cas de personnes n’ayant jamais recouvré la vue existent.

AUCUN TRAITEMENT N’EXISTE À L’HEURE ACTUELLE

Anne Gruener, médecin dans un hôpital de Londres, a expliqué à Reuters qu’en 18 mois, elle a rencontré une dizaine de patients souffrants de troubles de la vue à cause du poppers. Autre fait troublant, entre 2010 et 2011, des ophtalmologues français ont ont affirmé que plusieurs de leurs patients avaient perdu leur vision centrale après avoir inhalé du poppers.

Le poppers est souvent comparé par certains pays à d’autres drogues liées aux fêtes comme le GHB ou certains stéroïdes

DES INGRÉDIENTS DANGEREUX

Pour certains, la faute revient au nitrite d’isobutyl. Cet ingrédient clé du poppers a remplacé le nitrite d’isopropyl en 2006, suite à la classification de ce dernier dans la catégorie des produits cancérigènes. Certains chercheurs pensent aujourd’hui que ce nouvel élément peut causer des dommages au niveau de la fovéa, une zone de la rétine responsable de la vision centrale.

Une étude assez limitée effectuée sur 12 hommes en bonne santé apporte la confirmation de troubles de la vision dans les heures suivant la prise de poppers. Rebecca Rewbury, leader de l’étude, explique que « les preuves physiques que le poppers peut avoir de sérieux effets sur la vision centrale est indéniable (…) les consommateurs et les professionnels de la santé doivent être conscients des risques ».

PEU D’ÉTUDES SUR LE SUJET

Le poppers est depuis les années 90, et encore aujourd’hui, une drogue très en vogue chez les jeunes et notamment dans le milieu festif gay. Connu pour ses effets euphorisants et stimulants, un rapport de l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) rapporte qu’à 17 ans, une personne sur dix l’aurait déjà testé. Sa consommation est cependant très irrégulière, sans effet de dépendance découvert à ce jour, seul 3 % des 18-25 ans maintient une prise fréquente.

IL N’EXISTE AUCUNE MISE EN GARDE SUR LES SITES DE PRÉVENTION

Cependant, malgré les dangers ou du moins les risques évoqués, le produit est toujours disponible à la vente dans la majorité des pays du monde. En France, après une tentative d’interdiction en 2011, le Conseil d’État a annulé le décret en question en 2013, assurant qu’aucune étude scientifique ou enquête n’est produite qui permettrait d’établir  » que les nitrites d’alkyle présentent un risque de pharmacodépendance ou d’abus « , et que ces produits ont  » une toxicité faible aux doses inhalées habituelles « .

Aujourd’hui encore, aucune mise en garde n’existe sur aucun site de prévention des drogues. Pour nombre d’associations, plus grave que le principe de précaution, une interdiction pousserait les consommateurs à se reporter sur d’autres drogues considérées comme étant plus dangereuses.

Des études complémentaires doivent cependant encore être réalisées puisque rien n’explique concrètement la raison pour laquelle cet effet n’apparait que chez certaines personnes, au profil, aux âges et à l’état de santé très différents ou encore pourquoi certains recouvrent une vue normale rapidement alors que d’autres ne la recouvrent que partiellement ou pas du tout.

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