C’est un constat particulièrement alarmant. Pour la première fois, une étude indépendante révèle le coût de la prise en charge des maladies liées au trafic routier en Europe, et la facture est plutôt salée, avec plus de 70 milliards d’euros dépensés chaque année en frais de santé.
Un coût exorbitant évalué à 79,8 milliards d’euros annuels
Commandée par l’Alliance européenne pour la santé publique, qui regroupe une centaine d’ONG, cette nouvelle étude accablante publiée le 27 novembre dernier révèle que les frais de santé liés à la pollution automobile dépassent chaque année 70 milliards d’euros en Europe. Parmi les principaux coupables, on retrouve notamment les oxydes d’azote produits par les moteurs diesel, hautement toxiques, et autres particules fines rejetées par les pots d’échappement qui entrainent de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires.
L’étude en question s’appuie sur les données collectées par le Conseil international pour un transport propre (ICCT), à l’origine des révélations sur le diesel gate, qui évaluaient les niveaux de pollution générés « en conditions réelles » par plus de 400 000 véhicules à travers l’Europe. Elle révèle notamment que le coût de la prise en charge des maladies liées au trafic routier représente chaque année 79,8 milliards d’euros en Europe, et que 75 % de ce montant est imputable aux émissions polluantes des véhicules diesel.
43 millions de véhicules hautement polluants en circulation en Europe
Selon les chercheurs, il serait possible de réduire d’environ 80 % ces coûts (actuellement supportés à 75 % par les différents systèmes d’assurance sociale en vigueur en Europe) d’ici à 2030, si les états membres s’engageaient rapidement vers une sortie des moteurs thermiques et généralisaient l’utilisation des véhicules à faibles émissions. Un objectif difficilement atteignable si on en croit la trajectoire actuelle du parc automobile européen, dont la part de véhicules hybrides et électriques (7,2 %) n’a quasiment pas progressé entre 2016 et 2017.
Plus inquiétant encore, le nombre d’automobiles ne respectant pas les normes antipollution continue d’augmenter, avec quelques 43 millions de véhicules (dont 8 741 000 en France) émettant des niveaux de d’oxydes d’azote trois fois supérieurs aux normes fixées par l’UE. Si les ventes de voitures à essence ont dépassé celles des véhicules diesel (53 % contre 45) en 2017, ce type de motorisation extrêmement polluante reste largement majoritaire et équipe encore 67 % des véhicules circulant en Europe.
Par Yann Contegat, le
Source: Le Monde
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