Les voitures et les motos envahissent de plus en plus nos rues et nos routes à travers le monde. Ils font partie des plus grands responsables de la pollution atmosphérique. A cela s’ajoute l’industrie des circuits automobiles, fortement critiquée pour la pollution qu’elle génère. Le célèbre rallye Dakar fait partie des plus décriés dans ce domaine. Face à l’ampleur du réchauffement climatique, les responsables de cet évènement commencent à prendre conscience de leurs responsabilités et à faire un premier pas vers des courses bien plus respectueuses de la planète. Pourrions-nous voir enfin un jour un rallye Dakar entièrement écologique ?
Une prise de conscience en faveur de l’environnement ?
Cela fait maintenant 42 ans que les véhicules du rallye Dakar arpentent les dunes à travers le désert, de l’Afrique au Moyen-Orient, en passant par l’Amérique du Sud. Et depuis son lancement, les critiques de la part de défenseurs de l’environnement fusent à son égard. Par ailleurs, selon Anne Lassman-Trappier, responsable mobilité de l’association France Nature Environnement (FNE), le rallye « reste une course à côté de la plaque. Ça intéresse encore certaines personnes mais ce n’est plus du tout dans le sens de l’histoire. »
Mais certains évènements semblent difficilement conciliables avec une conscience environnementale et la mise en place de moyens pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. C’est la raison pour laquelle les responsables du rallye Dakar tentent tant bien que mal de se convertir au vert et de rendre leur course davantage écologique. « Quand on fait un sport mécanique, on sait très bien qu’on n’est pas dans l’air du temps. On a 350 véhicules qui roulent tous les jours donc ça représente quelque chose, mais on y travaille« , affirme David Castera, nouveau patron du Dakar.
Les ambitions du Dakar pour être plus vert
Pour tenter d’être plus écologique, le rallye Dakar met au point depuis quelques années un programme de compensation carbone en Amazonie. Il sert également de laboratoire pour permettre aux spécialistes de mettre au point de nouveaux véhicules plus propres.
Grâce à cela, en 2017, une voiture 100 % électrique était parvenue à terminer la course, alors qu’elle avait échoué les deux années précédentes. Cette année, c’est un camion hybride qui est entré pour la première fois dans la compétition, qui aura lieu en Arabie saoudite. « Le système électrique n’est chargé que pendant la conduite, donc il n’y a pas besoin de générateur ou de chargeur. Le véhicule est simplement chargé par le processus interne du camion« , explique Gert Huzink, pilote néerlandais.
« C’est très surprenant. Dans les sports auto, il y a un peu un fantasme autour du bruit. Mais après avoir roulé une semaine dans le désert dans une voiture qui ne fait pas de bruit, je peux vous dire que c’est vachement mieux. L’ambition est d’être performant en 2023 ou 2024, on est réaliste. Mais il faut commencer par le faire en 2021. On va essuyer les plâtres, j’en suis conscient et je suis prêt à le faire. Cela rend le projet plus excitant« , explique Guerlain Chicherit, pilote ayant déjà neuf victoires à son actif. Par ailleurs, un autre SUV électrique fait l’objet de tests avec ce même pilote. « Aujourd’hui, on est face à des réalités, le sport automobile doit évoluer. Il faut accepter que les choses changent, vivre avec son temps« , a-t-il ajouté. En effet, les consciences évoluant considérablement face aux enjeux du réchauffement climatique, il est primordial pour un tel évènement de mettre en place les mesures nécessaires pour devenir réellement respectueux de l’environnement.
Selon Anne Lassman-Trappie, « ce genre d’initiative, si elle était généralisée, pourrait redonner du sens à l’épreuve. Si on change de type de course complètement et qu’on favorise des véhicules sans énergie fossile et qu’on va courir dans le désert, là ça a beaucoup plus de sens. »
Par Cécile Breton, le
Source: Géo
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