L’un des plus petits poissons au monde produit des sons aussi puissants qu’un coup de feu

Des chercheurs ont récemment percé les secrets d’un minuscule poisson asiatique, capable de produire des sons d’une puissance inouïe, comparables à un coup de feu ou au moteur d’un avion.

Poisson bruyant

Identifiée en 2021, l’espèce Danionella cerebrum est observée dans les ruisseaux des régions montagneuses du Myanmar (anciennement Birmanie). Si ces petites créatures, quasi translucides et ne dépassant pas 12 millimètres de long, n’ont à première vue rien de particulièrement impressionnant, il s’avère que les mâles possèdent un véritable « super-pouvoir ».

Lire aussi 43 singes potentiellement dangereux s’échappent d’un laboratoire en pleine ville

« Ils peuvent produire des sons dépassant les 140 décibels à une distance de 10 à 12 millimètres, ce qui est comparable au bruit d’un avion au décollage entendu à une distance de 100 mètres et se révèle tout à fait inhabituel pour un animal de si petite taille », détaille Ralf Britz, co-auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS.

Les animaux les plus bruyants, comme le campagnol blanc, sont généralement des créatures à respiration aérienne, qui utilisent des muscles spécialisés dans leur larynx ou leur syrinx pour moduler le débit d’air et faire entendre leur « voix ».

S’appuyant sur la micro-tomographie, des caméras haute vitesse et le séquençage génétique, l’équipe a découvert que les mâles D. cerebrum possédaient un appareil de production de sons unique en son genre, impliquant un muscle puissant armant un cartilage capable de frapper leur vessie natatoire, agissant comme une caisse de résonance, avec une force de plus de 2 000 G.

Lire aussi On sait enfin pourquoi les chiens s’ébrouent lorsqu’ils sont mouillés

En eaux troubles

Selon les chercheurs, ce mode de communication fascinant serait étroitement lié à la nature des eaux, peu profondes et troubles, au sein desquelles ces minuscules poissons évoluent.

« Il est probable que la compétition entre les mâles dans cet environnement visuellement restrictif a contribué au développement d’un mécanisme de communication acoustique spécialisé », avance Britz. « Son étude va contribuer à élargir nos connaissances concernant la biologie évolutive et la biomécanique. »