
Située dans le sud-est du Mexique, la structure tentaculaire d’Aguada Fénix est sans conteste la plus grande du monde maya, et aussi la plus ancienne. Selon de nouvelles recherches, il s’agissait d’une gigantesque carte cosmique.
Une représentation géante de l’Univers
Il y a quelques années, Takeshi Inomata et ses collègues avaient utilisé la technologie laser Lidar pour préciser les contours de ce gigantesque monument préhispanique, s’étendant sur 1 400 mètres de long pour environ 400 de large. Des relevés complémentaires ont montré qu’il était encadré par de vastes et profonds canaux, et également révélé la présence d’une gigantesque retenue d’eau.
Si les dimensions de cette « méga-plateforme » rivalisaient avec celles des cités mésoaméricaines les plus puissantes, bâties des siècles, voire des millénaires après Aguada Fénix, sa fonction semblait exclusivement cérémonielle.
De récentes fouilles ont permis d’appuyer l’hypothèse d’une représentation de l’Univers, avec la découverte d’une fosse centrale cruciforme, dont trois des quatre « bras », correspondant aux poins cardinaux, abritaient des pigments différents. « Bleu, au nord, vert à l’est et jaune au sud », détaille Inomata. « Il s’agit de la première utilisation connue de tels symboles [les Mayas ultérieurs associaient chaque direction à une couleur spécifique]. »
🚨#Mexico| Mide 1.5 km de largo y casi 500 mts. de ancho 🔎⛏️#Entérate: En Tabasco, un equipo de científicos descubrió Aguada Fénix, el mayor monumento ceremonial de Mesoamérica, que conta de un enorme cosmograma donde los mayas representaron el orden del universo
— Diario de México (@ddmexico) November 6, 2025
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Selon les estimations des auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, cette carte cosmique monumentale aurait mesuré environ 9 kilomètres de long pour 7,5 de large.
Le symbole d’une société plus égalitaire
En raison de l’absence de structures palatiales, et de représentations (sculptures et peintures) de rois et de souverains, le site d’Aguada Fénix est largement considéré comme le symbole d’une société plus égalitaire. On estime que celui-ci a été érigé entre 1050 et 700 avant notre ère, quand l’abrupte hiérarchie maya, dominée par la noblesse et le clergé, n’a émergé qu’autour de 350 avant notre ère.
La présence de représentations d’un crocodile, d’un oiseau et d’une femme en train d’accoucher, symboles de la vie des mayas « ordinaires », suggère un travail communautaire et volontaire supervisé par des individus respectés, dotés de solides connaissances astronomiques.
« Le grand cosmogramme a probablement été imaginé par ces personnalités de premier plan », estime Inomata. « Elles n’exerçaient probablement pas un pouvoir coercitif, mais leur savoir les aurait aidées à convaincre un grand nombre de personnes de participer à sa construction. »
Il y a quelques mois, une lettre du XVIIe siècle avait conduit à la découverte d’une cité maya perdue.