Des scientifiques ont mis au point un plastique imprégné de spores de bactéries, capables de le biodégrader à 90 % en quelques mois lorsqu’il se retrouve dans la nature ou est placé en décharge.
Une approche innovante
Le plastique est un matériau solide et polyvalent, mais également difficile à éliminer : lorsqu’il n’est pas traité dans des installations dédiées, il faut des décennies, voire des siècles, pour qu’il se dégrade, ce qui constitue aujourd’hui un problème environnemental majeur. Ces dernières années, différentes approches impliquant des bactéries et des enzymes ont été explorées pour le décomposer efficacement, mais tous les plastiques ne peuvent actuellement être recyclés.
C’est notamment le cas du polyuréthane thermoplastique (TPU), utilisé pour fabriquer des chaussures, des articles de sport, des coques de smartphone et des pièces automobiles.
Pour cette nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, une équipe de l’université de Californie a imaginé une nouvelle méthode innovante d’élimination du TPU : l’incorporation de spores de la bactérie Bacillus subtilis, dévoreuse de plastique, à l’intérieur du matériau lui-même.
Dans un premier temps, les chercheurs ont modifié génétiquement les spores afin qu’elles résistent aux températures de traitement du plastique. Les expériences réalisées ont montré que plus de 96 % d’entre elles survivaient à 135 °C, contre 20 % seulement de leurs homologues non modifiées.
Des bandes du matériau ont ensuite été placées dans un compost maintenu à une température de 37 °C, avec un niveau moyen d’humidité de 50 %. L’eau et les nutriments présents ont entraîné la germination des bactéries, qui ont décomposé plus de 90 % du plastique en l’espace de cinq mois.
Un matériau plus solide
De façon surprenante, l’incorporation des bactéries n’a pas « affaibli » le matériau : les tests réalisés ont au contraire montré qu’il s’avérait jusqu’à 37 % plus solide et 30 % plus résistant à la traction que le TPU ordinaire.
Selon les chercheurs, cette approche modulable pourrait potentiellement être étendue à d’autres plastiques non recyclables, et contribuer significativement à la lutte contre ce type de pollution.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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