Le lundi 1er juillet 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié une alerte vigilance sur la confusion des plantes comestibles avec des plantes toxiques.
La confusion autour des plantes a déjà coûté la vie à des consommateurs
En effet, une enquête rétrospective menée par l’Anses et le Centre antipoison a recensé 1 872 cas de problèmes de santé liés à la confusion alimentaire de différentes sortes de plantes (des baies, des bulbes, des feuilles, des graines et autres) entre 2012 et 2018, soit environ 250 cas par an. Plus récemment, cette confusion alimentaire est devenue alarmante et inquiétante depuis que l’on sait que les symptômes sont plus ou moins graves, allant de maux de tête, maux de ventre, jusqu’à des comas, des convulsions et même la mort de certains consommateurs.
L’enquête a été lancée en 2018 à la suite du décès d’un homme de 78 ans qui avait cueilli de l’aconit napel, aussi connu sous le nom d’aconit tue-loup et surnommé « arsenic végétal » pendant l’Antiquité, qu’il avait pris pour du couscouil durant une randonnée dans les Pyrénées.
De même, très récemment, en juin 2019, un homme de 63 ans est décédé après avoir consommé de l’oenanthe safranée qu’il avait confondue avec du persil tubéreux, qu’il avait cultivé et ramassé dans son jardin. A noter que l’oenanthe, qui ressemble à de la carotte sauvage, provoque des vomissements, une insuffisance rénale aigüe, des diarrhées et entraîne même un arrêt cardiaque.
Une alerte a également été lancée dans le Grand Est en mai 2019 suite à l’intoxication de vingt personnes par du colchique, qui avait été confondu avec du poireau sauvage ou de l’ail des ours. Pour information, la consommation de colchique peut être mortelle puisqu’elle peut provoquer un coma, voire la mort. C’est également le cas des fruits de belladone, qui ressemblent à des raisins.
En cas de doute, demandez l’avis d’un spécialiste des plantes
L’Anses et le Centre antipoison tirent ainsi la sonnette d’alarme en recommandant très fortement aux consommateurs de ne pas ramasser toute plante qui peut présenter un risque de confusion, ou qui laisse planer un doute sur sa comestibilité. Selon eux, le mieux serait de demander l’avis d’un spécialiste en horticulture ou en botanique.
Toutefois, si les plantes que l’on trouve dans la nature risquent d’être nocives pour notre santé, les végétaux que l’on trouve dans le commerce peuvent aussi présenter ce risque, comme nous l’a montré le cas de six personnes – dont des enfants – qui ont subi une intoxication collective avec des symptômes de gravité moyenne après avoir ingéré des feuilles de datura, confondues avec des épinards, dans un marché. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Par Micka Hanitrarivo, le
Source: Sciences et Avenir
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