Une étude australienne vient de démontrer que les plantes étaient très sensibles au toucher et que des contacts répétés pouvaient considérablement ralentir leur croissance. Cette découverte pourrait conduire à l’émergence de nouvelles techniques afin d’optimiser leur rendement.
Les plantes n’aiment pas être manipulées
Publiées dans la revue The Plant Journal, les conclusions des recherches menées par des scientifiques de l’Université de La Trobe, en Australie, pourraient révolutionner la façon dont les plantes sont cultivées et traitées, de l’agriculture de plein champ à la production horticole intensive. Portant sur les Arabettes des dames, considérées comme les « souris de laboratoire » du domaine végétal, l’analyse est probablement applicable à la quasi-totalité des plantes et cultures.
Ainsi, le moindre contact avec une plante déclenche une puissante réponse de défense génétique, pouvant ralentir considérablement sa croissance lorsque le geste est répété. Comme l’a précisé le professeur Whelan, qui a supervisé l’étude : « Le moindre contact d’un être humain, d’un insecte ou d’une autre plante entraine une forte réponse génétique de la part de la plante. Environ 10 % du génome est altéré dans les 30 minutes suivant ce contact et ce mécanisme de défense implique également une forte dépense énergétique ».
Hands off your plants! A new @latrobe study led by Prof Jim Whelan in AgriBio has found that plants are extremely touch sensitive and that
repeated touching can significantly retard growth. Read more: https://t.co/NBOJPvpnHy pic.twitter.com/m7bl1Q4Ho5— La Trobe News (@latrobenews) 15 décembre 2018
Une croissance pouvant être réduite de 30 %
Lorsque ce contact est répété, la croissance des plantes peut être réduite jusqu’à 30 %, et bien que les causes exactes de cette puissante réaction demeurent pour l’heure inconnue, les résultats de cette étude devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre les mécanismes de défense génétique utilisés par les plantes, afin de sélectionner des plantes moins sensibles au toucher et d’optimiser leur croissance, en adaptant notamment l’apport de ressources et la densité de plantation.
Comme l’a précisé le professeur Wang, coauteur de l’étude : « Lorsqu’un insecte atterrit sur une plante, les gènes sont activés, ce qui prépare la plante à se défendre contre une ingestion. Mais certains de ces insectes lui sont bénéfiques, alors comment fait-elle la différence entre ami et ennemi ? De même, lorsque les plantes poussent près les unes des autres, cette croissance retardée peut optimiser leur accès à la lumière du soleil ». Les prochaines étapes de leurs recherches consisteront à tester la réponse au toucher de différentes variétés de plantes cultivées.
Par Yann Contegat, le
Source: Gurumed
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