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Les plantes prennent des décisions « secrètes » concernant la quantité de CO2 qu’elle rejettent

Agir sur les voies impliquées pourrait les pousser à stocker davantage de CO2, et ainsi contribuer à la lutte contre le changement climatique

Arabidopsis thaliana — Dora Lexploradora / Shutterstock.com

Des chercheurs de l’université d’Australie-Occidentale ont découvert un processus végétal jusqu’alors inconnu, donnant un sens aux « décisions secrètes » que prennent les plantes lorsqu’elles rejettent du carbone dans l’atmosphère.

Une consommation « réfléchie »

Les plantes vertes synthétisent des matières organiques grâce à l’énergie lumineuse, en absorbant le gaz carbonique de l’air et en rejetant l’oxygène. Au cours de ce processus appelé photosynthèse, elle produisent du sucre ou saccharose, généralement en excès : une partie est stockée et l’autre dégradée.

Ce « cycle de l’acide citrique » se révèle tout aussi important pour la vie. Le saccharose, qui comporte douze atomes de carbone, est successivement décomposé en glucose (6 atomes de carbone), puis en pyruvate (qui en comporte 3). Il s’avère que l’utilisation de ce dernier comme source d’énergie génère des « déchets carbonés », indiquant un processus de décision des végétaux jusqu’alors inconnu.

« Nous avons découvert que les plantes contrôlent leur respiration d’une manière inattendue, en choisissant la quantité de carbone issue de la photosynthèse qu’elles conservent pour construire de la biomasse via un canal métabolique », explique Harvey Millar, co-auteur de la nouvelle étude. « Cela se produit juste avant l’étape qui précède la décision de brûler un composé appelé pyruvate pour produire et rejeter du CO2 dans l’atmosphère. »

— Wstockstudio / Shutterstock.com

« Vous pouvez le consommer et libérer du CO2, ou l’utiliser pour fabriquer des phospholipides, des huiles végétales stockées, des acides aminés et d’autres éléments dont vous avez besoin pour créer de la biomasse. »

Un pouvoir de décision semblant enfreindre les règles de base de la biochimie

Détaillée dans la revue Nature Plants, cette découverte est intervenue alors que l’équipe de Xuyen Le étudiait un organisme végétal bien connu : l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana). Afin de suivre son évolution au cours du cycle de l’acide citrique, les scientifiques ont marqué le pyruvate avec du C13 (un isotope du carbone), et constaté qu’il était utilisé différemment par la plante, en fonction des sources dont il provenait.

Selon Millar, cette capacité des végétaux à choisir de le libérer ou le conserver pour d’autres usages semble enfreindre les règles de base de la biochimie, où chaque réaction est une compétition et les processus ne contrôlent pas la destination du produit.

Pousser les plantes à stocker davantage de CO2

Bien que les végétaux représentent des réserves de CO2 cruciales (les forêts stockent à elles seules environ 400 gigatonnes de carbone), les molécules de dioxyde de carbone absorbées par les plantes ne sont pas toutes conservées. On estime qu’environ 50 % de celui-ci est relâché dans l’atmosphère.

« La possibilité d’agir sur ce nouveau processus biochimique afin de pousser les plantes à stocker une quantité supplémentaire de dioxyde de carbone pourrait constituer un moyen fascinant de lutter contre le changement climatique », conclut Millar.

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

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  • donc il est temps de stopper la destruction des forêts, des haies, des champs etc…, je sais que la flore et plus intelligente que l’homme et elle le prouve encore une fois. alors arrêtons de la massacrer.

  • « Un moyen fascinant de lutter contre le réchauffement climatique : pousser les plantes à stocker une quantité supplémentaire de dioxyde de carbone ». Et les conséquences de cette intervention humaine sur les végétaux, y ont ils réfléchi. Parce que depuis que les hommes sont sur la planète bleue, c’est le climat qui a été modifié irrémédiablement. Alors encore une fois, vouloir traiter les conséquences sans s’attaquer au mal … c’est un coup d’épée dans l’eau