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Cette plante carnivore produit un champ magnétique lorsqu’elle capture ses proies

Des signaux magnétiques d'une amplitude allant jusqu'à 0,5 picotesla ont été enregistrés par les chercheurs

— Kuttelvaserova Stuchelova / Shutterstock.com

Produisant un nectar odorant pour attirer les insectes, la plante carnivore Dionée attrape-mouche a également la particularité étonnante de générer des champs magnétiques lorsqu’elle les capture.

Une observation inédite

Si la communauté scientifique savait depuis longtemps que la Dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula) utilisait des signaux électriques pour fermer les lobes de ses feuilles et capturer ses proies, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs allemands a démontré pour la première fois que ces signaux généraient des champs magnétiques. Leurs travaux ont été présentés dans la revue Scientific Reports.

« On pourrait comparer nos recherches à la réalisation d’une IRM chez l’Homme », explique la physicienne Anne Fabricant, co-auteure de l’étude. « Le principal défi à surmonter s’est résumé aux signaux magnétiques extrêmement faibles émis par les plantes carnivores, expliquant pourquoi il avait été extrêmement difficile de les mesurer à l’aide de technologies plus anciennes. »

Cette observation inédite a été réalisée à l’aide de magnétomètres atomiques, se révélant particulièrement adaptés pour les applications biologiques, car ils ne nécessitent pas de refroidissement cryogénique et peuvent également être miniaturisés.

Des signaux magnétiques d’une amplitude allant jusqu’à 0,5 picotesla ont été détectés en provenance de la plante carnivore. Une mesure se révélant bien évidemment des millions de fois plus faible que celle du champ magnétique terrestre. « L’amplitude du signal enregistré est similaire à ce qui est observé lors des mesures de surface de l’influx nerveux chez les animaux », détaille Fabricant.

De possibles applications pour l’agriculture

Les physiciens espèrent que leurs technologies non invasives pourront un jour être utilisées dans l’agriculture pour le diagnostic des cultures. Celles-ci pourraient, par exemple, détecter les réponses électromagnétiques aux changements de température, aux parasites ou aux influences chimiques sans utiliser d’électrodes, susceptibles d’endommager les plantes.

« Le biomagnétisme ayant jusqu’à présent surtout été utilisé pour les humains et les animaux, une telle découverte pourrait conduire à des façons entièrement nouvelles d’aborder l’agriculture et ses activités connexes », concluent les auteurs de l’étude.

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