Découverte dans la forêt amazonienne dans les années 1970, une plante mystérieuse a enfin été désignée comme étant une nouvelle espèce, classée dans un nouveau genre de la famille des Picramniaceae. Après près de 50 ans de recherches, les scientifiques ont finalement réussi à identifier la plante et à lui donner un nom.
Une plante qui est restée inconnue pendant près de 50 ans
En 1973, Robin Foster, un botaniste de la Smithsonian Institution, est tombé sur un arbre étrange dans la forêt amazonienne. La plante était différente de tout ce qu’il avait vu auparavant. L’arbre mesurait environ 6 mètres de haut, et possédait de minuscules fruits orange qui ressemblaient à des lanternes en papier chinoises. Incapable d’identifier la plante, le scientifique a collecté des échantillons de feuilles et de fruits pour les montrer à d’autres scientifiques. Malheureusement, personne n’a été en mesure d’identifier cette plante étrange. D’ailleurs, les scientifiques n’ont même pas pu déterminer à quelle famille appartenait cette plante.
Après 48 ans d’incertitudes sur cette plante amazonienne, des chercheurs ont enfin pu déterminer qu’il s’agit en fait d’une nouvelle espèce de plante appartenant à un nouveau genre de la famille des Picramniaceae. En tant que nouvelle espèce, la plante a eu droit à une nouvelle appellation. Ainsi, cet arbre initialement découvert dans le parc national de Manu, au sud-est du Pérou, a reçu le nom scientifique de Aenigmanu alvareziae. La première partie du nom signifie « le mystère de Manu », tandis que la deuxième partie – qui indique notamment le genre – s’inspire de Patricia Alvarez-Loayza, une scientifique qui travaille dans le parc national de Manu depuis des années, et qui a collecté de nouveaux échantillons de la plante afin de l’identifier.
Notons que si l’identification de cette plante a été si difficile, c’est parce que cette dernière présentait des caractéristiques appartenant à diverses familles de plantes. Ainsi, les scientifiques n’ont pas uniquement été dans l’incapacité d’identifier la plante comme une espèce précédemment décrite, mais ils ne pouvaient même pas la déclarer comme une nouvelle espèce, dans la mesure où ils ne pouvaient pas dire à quelle famille elle appartenait. « Je ne pensais pas vraiment que c’était spécial, à part le fait qu’elle avait des caractéristiques de plantes classées dans plusieurs familles différentes et qu’elle n’appartenait à aucune famille. Habituellement, je peux dire à quelle famille appartient une plante d’un coup d’œil, mais bon sang, j’étais incapable de placer celle-ci », a expliqué Robin Foster dans un communiqué.
Une identification tout à fait inattendue
Pour enfin déterminer de quelle plante il s’agissait, les chercheurs ont procédé à des analyses ADN sur des échantillons de plantes séchées conservés dans la bibliothèque de plantes du Field Museum. Malheureusement, cela n’a pas été concluant, et les chercheurs ont donc demandé à Patricia Alvarez-Loayza de collecter de nouveaux échantillons. Cette fois-ci, les analyses ADN ont abouti à des résultats qui ont grandement étonné les scientifiques. En effet, les analyses ont montré que les plus proches parents de la plante mystérieuse appartenaient à la famille des Picramniaceae. C’était surprenant dans la mesure où la plante amazonienne ne ressemblait guère à ses plus proches parents, du moins à première vue.
« En regardant de plus près la structure des minuscules petites fleurs, j’ai réalisé, oh, il y a vraiment des similitudes, mais étant donné ses caractéristiques générales, personne ne l’aurait mise dans cette famille », a expliqué Nancy Hensold, botaniste au Field Museum et coauteure de l’étude décrivant la nouvelle espèce dans la revue Taxon. Maintenant que cette plante a pu être identifiée, les scientifiques vont continuer à l’étudier, dans la mesure où plusieurs espèces appartenant à la famille des Picramniaceae ont des propriétés anticancéreuses. Il est ainsi possible que cette plante partage cette même caractéristique. Notons que les fruits de cette plante sont comestibles. Selon un rapport de CNN, ces fruits ont un goût doux et sucré.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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