Si l’idée de trouver un butin englouti au fond de l’océan fascine de nombreux aventuriers, des scientifiques ont récemment détecté des signes d’un trésor bien différent dans les entrailles de notre planète : un probable plancher océanique ancien entourant le noyau terrestre.
Trésor géologique englouti
En 2012, la géoscientifique Samantha Hansen et ses collègues de l’université de l’Alabama avaient installé 15 sismographes en Antarctique, dans l’optique d’obtenir un meilleur aperçu de ses reliefs rocheux, en grande partie enfouis sous la glace. Lors de l’examen des données, collectées sur une période de trois ans, l’équipe avait identifié des schémas d’ondes sismiques intrigants au niveau de la limite noyau–manteau, située à environ 3 219 km sous la surface.
Il s’est avéré que les ondes ralentissaient lorsqu’elles atteignaient une couche mince (à l’échelle de la Terre) mesurant entre 5 et 40 kilomètres d’épaisseur. Un phénomène faisant techniquement d’elle une « zone à très faible vitesse » (ULVZ).
« Notre méthode d’imagerie haute-résolution a révélé de minces sections inhabituelles de matériau au niveau de la limite noyau-manteau partout où nous avons sondé », expliquent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Science Advances. « Son épaisseur suggère la présence de reliefs se révélant dans certains cas jusqu’à cinq fois plus hauts que l’Everest. »
La manière dont les ondes sismiques ont ralenti lorsqu’elles ont atteint la zone à très faible vitesse a conduit les chercheurs à conclure que cette dernière était composée de matériaux provenant d’un ancien plancher océanique. Plus dense que la roche liquide constituant le manteau terrestre, celui-ci s’y serait lentement enfoncé pendant des centaines de millions d’années.
Un meilleur aperçu des entrailles de la Terre
Si des mesures de l’ULVZ avaient déjà été effectuées dans des zones éparses, les données plus complètes de la nouvelle étude suggèrent qu’elle pourrait bien envelopper l’ensemble du noyau terrestre.
« Ce type d’étude sismique fournit un aperçu de la structure interne de notre planète à la plus haute résolution possible, et montre que celle-ci s’avère beaucoup plus complexe que prévu », souligne Hansen. « Nos travaux ont permis d’établir des liens importants entre la structure de notre planète à faible et à grande profondeur et les processus globaux qui régissent son activité géologique. »
Selon les chercheurs, cette découverte pourrait nous aider à mieux comprendre comment la chaleur s’échappe du noyau, ou comment les matériaux océaniques peuvent remonter à la surface à la suite d’éruptions volcaniques.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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