Aucune région du monde n’est épargnée par le changement climatique. En Amazonie, des représentants du peuple indigène Waorani ont porté plainte jeudi dernier contre la compagnie pétrolière PetroOriental. Celle-ci est accusée de contaminer les terres ancestrales des Waorani en brûlant le gaz naturel issu des puits de pétrole.
Une pratique à l’origine de la dégradation de l’environnement
Soutenus par l’organisation non gouvernementale Action Écologique, les représentants du village Waorani de Miwaguno se sont ainsi rendus au tribunal de Francisco de Orellana, la principale ville de la province d’Orellana, pour se présenter en tant que victimes. Dans leur plainte, ils affirment que leur mode de vie s’est retrouvé modifié à jamais et que leur survie est menacée en raison du changement climatique.
Le peuple indigène s’oppose à la pratique du torchage ou brûlage de gaz, qui consiste à brûler des rejets de gaz fossile à différentes étapes de l’exploitation du pétrole par des torchères. Cette pratique est notamment responsable du rejet d’une grande quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. « La pluie a un goût de charbon », a déploré Menare Omene, une femme de 52 ans, membre de la communauté de Miwaguno.
« Regarde cette torche énorme derrière moi. Elle provoque beaucoup de pollution pour les communautés Waoranis. Il n’y a plus de chasse ni de pêche comme avant. Les animaux se sont éloignés à cause du bruit, de la chaleur et de l’odeur du gaz. Quant à l’agriculture, on produit beaucoup moins qu’avant. La pollution des torches monte au ciel et redescend avec la pluie. L’eau et la terre sont contaminées », a expliqué le chef du village, Juan Pablo Enomenga.
Le pétrole brut : la principale source de devises de l’Équateur
Le pétrole brut est la principale source de devises étrangères de l’Équateur. Le pays d’Amérique du Sud produit notamment 469 000 barils de pétrole par jour. De son côté, PetroOriental extrait dans la province d’Orellana environ 10 000 barils par jour. Au total, Action Écologique a compté 447 torchères en activité en Amazonie équatorienne, dont 159 à Orellana.
Ivonne Yánez, membre de l’organisation non gouvernementale, indique que cette plainte vise à ce que les responsables de la pollution assument leurs responsabilités. « On pourrait dire que ce sont seulement de petites torches, mais elles ont leur part de responsabilité. La compagnie PetroOriental doit prendre ses responsabilités concernant la quantité de gaz brûlés et qui contribuent au changement climatique », a-t-elle déclaré.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Geo
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