Dans une récente séquence filmée pour la dernière série de la trilogie Planet Earth de la BBC, narrée par David Attenborough, des otaries à fourrure du Cap ont déjoué les attentes en chassant un grand requin blanc. Cette rencontre inhabituelle s’est déroulée sur la péninsule de Robberg, en Afrique du Sud, et remet en question les dynamiques prédateur-proie que l’on croyait bien établies dans l’océan.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les requins qui dominent toutes les eaux de la péninsule de Robberg. Dans cette région, des groupes de jeunes phoques plongent régulièrement pour chercher du poisson, malgré la présence menaçante de grands requins blancs. Étonnamment, ces requins, généralement solitaires, semblent être attirés en nombre par cette zone particulière.
Le grand requin blanc est une créature impressionnante à bien des égards. Selon le National Geographic, il peut mesurer jusqu’à 6,4 mètres, peser jusqu’à 2 tonnes et nager à une vitesse frôlant les 56 km/h. Sa force de morsure est évaluée à environ 1,8 tonne. Cela fait de lui un prédateur redoutable, en particulier pour les otaries à fourrure du Cap, qui fournissent aux requins une source d’énergie durable.
Les otaries à fourrure du Cap, riches en graisse, représentent pour ces requins une source d’énergie leur permettant de survivre plusieurs jours, voire semaines. Elles pourraient donc sembler être une proie facile, mais la réalité s’est révélée différente. Face à l’encerclement par les requins, les phoques adultes ont formé une alliance, ralliant d’autres membres de leur groupe pour éloigner les prédateurs marins. Cette tactique collective semble avoir payé, permettant aux phoques de retourner à leur pêche en relative sécurité.
Capturer de telles interactions entre animaux sauvages nécessite un certain courage, comme l’a admis Justin Blake, un biologiste marin qui a participé à la réalisation de cette séquence pour Planet Earth III. Malgré son expérience et sa formation, il a dû se préparer mentalement pendant un mois entier pour plonger aux côtés de ces redoutables prédateurs. Blake était chargé de surveiller les mouvements du caméraman, tout en gardant un œil sur les requins, les bateaux et les vagues potentiellement dangereuses. « Je ne crains plus les grands requins blancs. Au contraire, ils suscitent mon admiration », déclare Blake. Pour aller plus loin, regardez l’attaque impressionnante d’une colonie d’otaries sur un grand requin blanc.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Newsweek
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