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Des pesticides interdits en Europe ont été retrouvés dans les tampons et serviettes hygiéniques

Un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) dresse une listes de composés chimiques présents dans les tampons, protèges slips et serviettes hygiéniques. Effarant.

DES PRODUITS CHIMIQUES DANS LES PROTECTIONS INTIMES

Deux pesticides interdits en Europe depuis 2000, le lindane et le quintozène, sont pourtant présentes dans nos serviettes hygiéniques et protèges slips. On y retrouve même du glyphosate, l’herbicide de Monsanto mais également des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou des phtalates dans les protections externes, des dioxines et furanes ainsi que des DnOP (phtalate) dans les tampons. Ces perturbateurs endocriniens ont des effet cancérogènes et mutagènes.

Pourtant, les fabricants ne mettent pas volontairement ces substances dans les protections féminines. Les experts de l’Anses affirment qu’il s’agit d’une contamination des matières premières et des procédés de fabrication. Il s’agit des pesticides qui contaminent les champs de coton ou encore des HAP (substances généralement retrouvées dans les moteurs diesel) présents dans le mode d’assemblage.

L’Anses, saisie en 2016 par le ministère de la santé et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), affirme pourtant que la très faible concentration des produits toxiques conduit à une absence de risque sanitaire. Le calcul ne prend par contre pas en compte les effets des perturbateurs endocriniens ni le risque d’allergies cutanées de ces substances.

DES EFFORTS À FOURNIR DE LA PART DES FABRICANTS

En Europe, la commercialisation des protections intimes n’est pas du tout encadrée et c’est pourquoi l’Anses soutient un projet de restriction des substances CMR dans les produits d’hygiène féminine. En attendant, l’agence recommande aux marques d’améliorer la qualité de leurs matières premières et leurs processus de fabrication.

En ce qui concerne les alternatives aux tampons et serviettes, l’Anses précise que les études des cups menstruelles n’ont pour l’instant pas donné de résultats suffisants pour affirmer qu’elles sont sans danger. Des marques proposent des protections bio qui sont certes moins sujettes aux pesticides mais qui peuvent tout aussi bien être contaminées lors du processus de fabrication de la même façon que les autres.

L’agence précise que le syndrome de choc chimique, qui est aussi grave que rare, n’est absolument pas dû aux produits chimiques présents dans les protections mais à une utilisation anormalement prolongée de celles-ci ou une capacité d’absorption anormalement élevées des protections. L’Anses souhaite d’ailleurs que les fabricants soient plus clairs dans leurs notices sur les conseils d’utilisation de leurs produits.

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