Si vous n’en pouvez plus des personnages mignons aux aventures édulcorées, Tank Girl est définitivement faite pour vous : héroïne punk de la fin des années 80, elle a su séduire toute une génération de lecteurs britanniques avant de partir à la conquête du monde. SooGeek se penche sur ce personnage haut en couleur qui ne mâche pas ses mots.
Publiées pour la première fois en 1988, les histoires de Tank Girl plongent le lecteur dans un monde post-apocalyptique à la fois amusant, violent et déjanté. On y suit les aventures de Rebeca Buck, une jeune femme qui parcourt l’Australie de long en large à bord d’un tank lui servant autant de moyen de locomotion que de maison. Chargée de remplir différentes missions pour une entreprise mystérieuse, elle échoue malheureusement à son devoir lorsqu’elle ne transmet pas à temps une livraison destinée au président. Elle devient une marginale et passe d’aventure en aventure avec son petit ami Booga et leur ami kangourou.
Ce qui marque en premier lorsqu’on parcourt les différentes pages des bandes dessinées Tank Girl, c’est le style punk des illustrations. Créée en Angleterre durant les années au pouvoir de Margaret Thatcher, Tank Girl trouve ses sources dans le mouvement punk et revendique des pensées féministes et anarchistes. De plus, il ne s’agit pas d’une bande dessinée tout public : la jeune héroïne aborde de façon différente la sexualité sans jamais se restreindre. Sans prendre en considération les règles établies concernant la bande dessinée, l’auteur de l’œuvre s’amuse de la narration et très vite, l’héroïne devient le symbole d’une rébellion sociale, économique et sexuelle.
A l’origine de cette histoire, on retrouve deux amis : Alan Martin et Jamie Hewlett (co-créateur du groupe Gorillaz) qui, comme une blague, s’amusent à développer un personnage provocant sous la forme d’une pin-up bodybuildée armée d’un canon à bord d’un tank. Ces deux créatifs habitués des projets avortés ont vu leur vie changer suite à la commande d’une bande dessinée reprenant le personnage féminin par le tout nouveau magazine Deadline. Le reste appartient à l’histoire : en séduisant de nombreux lecteurs, Tank Girl se place comme une œuvre culte de la fin des années 80 et des années 90.
Irrévérencieux, provocant et violent, le personnage est décrit par ses créateurs comme une espèce de Mad Max sous acide. Tank Girl prend part à de nombreuses histoires différentes, plus ou moins longues et plus ou moins compréhensibles. Le succès est au rendez-vous et les différentes éditions se vendent comme des petits pains jusqu’en 1996, année de diffusion du long métrage adapté de la bande dessinée.
Malheureusement, l’adaptation est peu fidèle à l’ambiance instaurée par Alan Martin. Suite à la sortie du film, les bandes dessinées voient leurs ventes baisser et très vite, elles disparaissent dans les collections des amateurs de 9e art. Heureusement, c’était sans compter sur Alan Martin qui, pour donner une nouvelle vie à son personnage, fait le choix de sélectionner lui-même celui qui écrira les nouvelles aventures de Tank Girl.
C’est Peter Milligan qui est choisi pour la tâche et si sa nouvelle version étonne un peu l’habitué de la bande dessinée originale, elle fonctionne. En gardant l’univers développé par Alan Martin, Milligan modernise le récit sans jamais lui faire perdre son aspect rock’n’roll.
Tank Girl est une icône de la culture populaire britannique et après avoir marqué les années 80 et 90 par son discours provocateur, le personnage est aujourd’hui devenu culte, un classique du 9e art. Alan Martin et Jamie Hewlett ont influencé de nombreux artistes en dépassant les limites de leur art et il n’est pas impossible que vous ayez déjà croisé un personnage inspiré de Rebeca Buck. Quel autre personnage vous rappelle l’héroïne de Tank Girl ?
Par JJJ, le
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