Beaucoup disent que l’argent ne fait pas le bonheur, mais en tout cas, il a le pouvoir d’arrêter la déforestation. En effet, une nouvelle étude a prouvé que payer un pays pour ne pas détruire les forêts est une stratégie qui fonctionne.
Une réduction à 35 % de la perte de forêt en Guyana
Aussi incroyable que cela puisse paraître, payer un pays afin qu’il réduise le taux de déforestation sur son territoire est une méthode efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Cela a été démontré par une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Celle-ci s’est notamment penchée sur le cas de la Norvège qui a promis 250 millions de dollars au Guyana si le pays limitait son taux de déforestation annuel à 0,056 % entre 2010 et 2015.
Lorsque la Norvège a pris cette décision, beaucoup doutaient de la réussite de cette stratégie, et c’est pourtant le cas. En effet, l’étude, dirigée par le Dr Anand Roopsind de la Boise State University, a montré que l’accord entre la Norvège et le Guyana a permis de réduire la déforestation de plus de 30 % au Guyana pendant la période prescrite par leur traité. Le Dr Roopsind et son équipe ont pu réaliser l’étude grâce à l’imagerie satellite. De cette manière, ils ont eu accès à des statistiques précises sur les surfaces de forêts détruites en Guyana.
« Nos résultats montrent que le projet a réduit la déforestation grâce aux paiements du carbone, avec des progrès significatifs dans la surveillance du changement du couvert forestier et l’amélioration de la gouvernance forestière », a déclaré le Dr Roopsind dans un communiqué de presse. Par ailleurs, il a également noté que cette réduction de la déforestation représente l’équivalent de 12,8 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone évitées.
Un succès toutefois limité
Il est à savoir que cet accord entre la Norvège et le Guyana fait partie du REDD+ (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation), un programme international dont le but est de limiter les effets des changements climatiques. Les chercheurs ont constaté qu’il a largement motivé le Guyana à protéger ses forêts, dans la mesure où cet argent était providentiel au pays qui a été victime de l’explosion du cours de l’or.
Malheureusement, les chercheurs ont également constaté que le taux de déforestation était de nouveau monté en flèche lorsque l’accord a pris fin. Quoi qu’il en soit, le procédé a été efficace et la Norvège est prête à renouveler l’expérience.
Les Norvégiens ont en effet signé un nouvel accord pour des efforts envers la lutte contre la déforestation. Cette fois-ci le pays qui va bénéficier du paiement est le Gabon. Si l’effort de la Norvège est louable, les chercheurs suggèrent qu’« au lieu d’adopter une approche REDD+ centrée sur les pays, un programme mis en œuvre simultanément dans plusieurs pays serait peut-être nécessaire, et les paiements devraient continuer pour protéger ces forêts ».
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Sciences et avenir
Étiquettes: norvege, Guyana, REDD+, changement climatique, déforestation
Catégories: Actualités, Écologie