En région parisienne comme ailleurs en France, un dangereux et nocif épisode de pollution est survenu la semaine dernière. Mercredi, un pic a même été atteint avec d’impressionnants taux de particules fines. Si ces moments de forte pollution deviennent monnaie courante, celui-là marque un tournant particulier : il symbolise le dépassement du seuil annuel d’exposition aux particules fines.
Des microparticules néfastes pour la santé
Dès le mercredi 21 février, un dangereux pic de pollution est survenu sans prévenir : que ce soit en Île-de-France ou dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nuage toxique, venu du Nord-Est de l’Europe, a frappé notre pays dans presque toute son entièreté. Ce jour-là, le nombre de particules fines PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres – un cheveu humain mesure entre 50 et 70 micromètres) s’élevait à un niveau compris entre 60 et 65 microgrammes par mètre cube en plein cœur de Paris.
Voici les conséquences d’une trop forte exposition aux particules fines : elles « sont à l’origine de maladies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques (diabète), neurodégénératives (Alzheimer), elles sont cancérigènes et les femmes enceintes qui y sont exposées ont des risques d’avoir des enfants autistes ou qui naissent avec un retard de croissance », indiquait Isabella Annessi-Maesano, épidémiologiste à l’Inserm, dans les colonnes de 20minutes.
Un seuil recommandé dépassé
Ce n’est donc pas une surprise si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) détermine un seuil d’exposition aux particules fines à ne pas dépasser. L’institution recommande ainsi de ne pas franchir la limite d’une exposition de 50 microgrammes par mètre cube plus de trois jours par an.
Mais alors que nous ne sommes même pas encore en mars, les statistiques sont formelles : nous avons d’ores et déjà dépassé le seuil annuel d’exposition aux particules fines. « 95 % de la population française vit dans un environnement qui dépasse les seuils de l’OMS », assure Charlotte Songeur, une ingénieure à Airparif. Un comble lorsque l’on sait que la pollution serait responsable de la mort de près de 48 000 personnes en France chaque année !
Des mesures à prendre d’urgence
Pour contrer cette pollution catastrophique, les diverses institutions du pays prennent de plus en plus de mesures. La maire de Paris Anne Hidalgo, par exemple, souhaite instaurer un abaissement de la vitesse autorisée, une restriction de la circulation des poids lourds, ou une « circulation différenciée », qui permet ou non aux véhicules portant leurs vignettes Crit’Air de rouler sur les voies de la capitale.
Valérie Pécresse, présidente Les Républicains d’Île-de-France Mobilités, a déclenché pour la journée de vendredi un forfait antipollution à 3,80 € permettant aux Franciliens d’utiliser sans limite les transports en commun de la région. Ainsi, c’est le moyen de transport préféré des Français qui est visé : la voiture.
Mais ces mesures temporaires seront-elles suffisantes pour se prémunir face aux dangers de la pollution ? Assurément, non. C’est tout un modèle de consommation et de déplacement qu’il faut revoir, et ce, dans le monde entier. Mais le moindre effort est bon à prendre : même à sa petite échelle, chaque individu a le pouvoir d’abaisser le taux de particules fines qui s’abat sur lui. Alors n’hésitez pas à laisser votre voiture au garage, et à privilégier les transports en commun.
Par Steve Tenre, le
Source: 20 Minutes
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