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Du jamais-vu au sein du règne animal : ce délicat papillon possède 229 paires de chromosomes

Il en avait initialement 24

papillon
Image d’illustration

Des analyses génétiques ont révélé qu’une espèce de papillon originaire des massifs montagneux de l’Afrique du Nord possédait un nombre record de chromosomes.

Polyommatus atlantica

Publiée dans la revue Current Biology, la nouvelle étude révèle que les cellules du discret Azuré de l’Atlas (Polyommatus atlantica) renferment jusqu’à 229 paires de chromosomes. En comparaison, on en dénombre une trentaine chez la plupart des lépidoptères, tandis que nos noyaux cellulaires en renferment 23.

Si la fougère Ophioglossum reticulatum reste l’organisme vivant possédant le plus grand nombre de paires de chromosomes (720), elle dispose de 10 ensembles distincts d’ADN, contre 2 seulement pour le papillon nord-africain.

Selon Charlotte Wright, biologiste évolutionniste au Wellcome Sanger Institute, ce cas extrême d’évolution chromosomique, se traduisant par une taille remarquablement réduite pour ces structures microscopiques composées de molécules d’ADN et de protéines, serait consécutif à une fragmentation « rapide » et profonde des autosomes (chromosomes non sexuels).

En l’espace de trois millions d’années, des centaines d’évènements de division se seraient produits, faisant passer le nombre de paires de chromosomes des ancêtres de l’Azuré de l’Atlas de 24 à 229. « Ces fractures se sont produites à des endroits où l’ADN était moins étroitement enroulé et donc plus facile à démêler », précise la chercheuse.

Limite évolutive

Alors que de telles altérations sont généralement délétères, la longévité remarquable de l’espèce P. atlantica suggère que ses chromosomes sexuels ont largement résisté à la fragmentation.

« Le réarrangement des chromosomes est également observé dans les cellules cancéreuses humaines », souligne Mark Blaxter, également du Wellcome Sanger Institute. « Une meilleure compréhension de ce processus chez l’Azuré de l’Atlas pourrait déboucher sur de nouvelles approches permettant de limiter ou stopper leur croissance. »

En juillet, un organisme doté d’un étrange chromosome circulaire avait remis en question la définition même de la vie.

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

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