Un pangolin géant via Shutterstock
A force de s’approprier son environnement, l’Homme a lui-même amorcé son propre déclin. En cause, une pollution à outrance, mais aussi un mépris affiché pour la faune et la flore de sa planète. Et si chacun connaît la situation précaire de certaines espèces, comme les tigres ou les éléphants, d’autres animaux plus méconnus sont tout aussi menacés d’extinction. C’est le cas du pangolin, un mammifère insectivore qui vit en Asie et en Afrique. SooCurious vous présente cette créature atypique et le braconnage intensif dont elle est victime.
C’est le genre d’animal qu’on est surpris de découvrir, dont on se demande à quelle autre espèce il peut bien ressembler. Le pangolin, mammifère des régions équatoriales et tropicales d’Afrique et d’Asie du sud-est, est un animal aussi atypique qu’inoffensif. Atypique parce qu’il ne ressemble à aucun autre : son corps, qui mesure de 30 à 80 cm de long, est prolongé d’une queue et recouvert d’écailles. Inoffensif parce qu’il se nourrit exclusivement d’insectes, et particulièrement de fourmis et de termites.
Un pangolin géant :
Sur les 8 familles existantes, l’une d’elles est même plus étonnante que les autres : le pangolin géant. Celui-ci, qui vit en Afrique équatoriale, mesure ainsi jusqu’à 1,5 mètre et peut peser 35 kg. Mais toutes ces espèces partagent le même régime alimentaire et les mêmes caractéristiques physiques. Ainsi, seuls le museau, le ventre et l’intérieur de leurs pattes sont dépourvus d’écailles. Le reste de leur corps leur sert à repousser les prédateurs grâce à une carapace solide qui devient plus résistante encore lorsque le pangolin se recroqueville.
Le pangolin, seul mammifère à écailles répertorié, est victime d’une chasse exponentielle qui pèse sur la survie de l’espèce. La raison ? De vieilles croyances asiatiques qui attribuent au pangolin, et à ses écailles, des vertus extraordinaires. Mais l’appétence particulière de certaines populations africaines pour la chair de l’animal n’est pas non plus étrangère à son braconnage. C’est ce qui explique l’existence d’un réel marché parallèle pour la vente du mammifère, celui-ci pouvant se vendre jusqu’à 1000 dollars l’unité.
Un bébé pangolin :
Face au mépris de l’Homme pour la nature, le pangolin n’est pas de taille à lutter : l’espèce ne peut engendrer qu’un petit à la fois et a un temps de gestation de 4 mois et demi à 5 mois. Cela, ajouté à la croissance exponentielle du trafic de pangolins, a motivé la communauté internationale à placer l’animal sur la liste de la CITES (convention collective sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) en 2000. Mais le mammifère insectivore est bien moins populaire et médiatisé que les éléphants, rhinocéros et autres tigres de Sibérie et n’est donc pas réellement protégé. Pour agir efficacement contre la chasse intensive de pangolins, les autorités internationales seraient bien avisées d’augmenter les sanctions à l’encontre des braconniers. Et l’aide d’une star mondiale, qui s’affirmerait comme protectrice de l’espèce, ne serait assurément pas de trop.
Reporter le problème, trop tarder à agir efficacement, pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’écosystème de notre planète. Car le pangolin a un rôle prépondérant dans la chaîne alimentaire à laquelle il appartient. En plus de nourrir ses prédateurs, l’animal participe lui-même à la régulation d’autres espèces, comme les termites ou les fourmis. Sa disparition impliquerait donc une croissance potentiellement dangereuse de ces insectes. Sachant cela, agir vite et bien pour sauver le pangolin apparait comme une nécessité. Pour cette espèce innocente, mais aussi pour le reste de la faune et de la flore terrestre, dont l’Homme fait bien entendu partie.
Le pangolin est réellement une espèce attachante. Surtout, elle a un rôle crucial dans l’écosystème. Les menaces qui pèsent sur elle doivent donc être prises très au sérieux. A travers son cas particulier, on réalise également l’ampleur de l’action humaine sur l’environnement. Si le sujet vous intéresse, découvrez également comment un journaliste a fabriqué de fausses défenses d’éléphants pour traquer un large réseau de braconnage d’ivoire. Connaissiez-vous l’ampleur de la chasse dont est victime le pangolin ?
Par Maxime Magnier, le