Mercredi dernier, une équipe de chercheurs africains a annoncé qu’elle avait obtenu le feu vert du gouvernement du Burkina Faso afin de relâcher des moustiques génétiquement modifiés dans la nature. Cela devrait notamment permettre de limiter la propagation du paludisme à moyen terme.
Le paludisme fait plus de 400 000 victimes chaque année
Cette initiative ambitieuse s’inscrit dans le cadre d’un plan à long terme visant à éradiquer les espèces de moustiques transmettant le paludisme à l’Homme. Selon l’organisme Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 445 000 personnes sont mortes des suites de cette maladie en 2016, et la plupart étaient des enfants africains. S’il est impossible à l’heure actuelle de se débarrasser complètement de ce type particulier de moustiques, cela devrait permettre de réduire le nombre de décès liés au paludisme à moyen terme.
Ce mois-ci, les chercheurs prévoient de relâcher dans le village de Bana, au Burkina Faso, des moustiques mâles génétiquement modifiés pour être stériles. Cette action aura principalement pour but de sensibiliser les locaux à la nécessité et l’utilité de telles opérations. En effet, si de telles initiatives ont déjà été menées ailleurs dans le monde, il s’agira ni plus ni moins que de la première dissémination d’animaux génétiquement modifiés sur le continent africain.
Une initiative ambitieuse et nécessaire
S’ils parviennent à gagner la confiance des locaux, les chercheurs du Burkina Faso, du Mali et de l’Ouganda, prévoient ensuite de relâcher dans la nature des moustiques génétiquement modifiés non stériles, porteurs de mutations qu’ils transmettront à leur descendance et qui devraient permettre de réduire drastiquement (voire d’éradiquer complètement) leurs populations sur le long terme.
Jusqu’à présent, aucun animal génétiquement modifié (non stérile) n’a jamais été relâché dans la nature pour une raison très simple : une fois des insectes porteurs de mutations génétiques libérés, il est impossible de prévoir les conséquences exactes de cette action ou de revenir en arrière. Mais étant donné le nombre énorme de décès causés chaque année par le paludisme sur le continent africain, de nombreux chercheurs estiment qu’il est aujourd’hui indispensable d’agir, en dépit de cette part de risques.
Par Yann Contegat, le
Source: Futurism
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