L’Alhambra est un palais royal qui a été érigé par le dernier souverain musulman d’Espagne. Il se situe dans la ville de Grenade et est vieux de 800 ans. De nombreuses personnes ont affirmé que ce magnifique palais changeait constamment de couleur. Parfois, il vire à l’orange lorsqu’il est soumis aux rayons de soleil du midi et passe au rouge rosé sous la lumière du crépuscule. L’intérieur du palais semble aussi changer de couleur. Son intérieur était autrefois orné de doré et de blanc. Mais actuellement, il semble avoir une teinte violette et terne.
L’intérieur de l’Alhambra se décolore ?
Les scientifiques se sont donné pour tâche de découvrir l’origine de ce changement. Des analyses ont été effectuées par Carolina Cardell, minéralogiste à l’université de Grenade, et Isabel Guerra, spécialiste en microscopie. À savoir que l’Alhambra est composé d’or, un métal non réactif. Il doit donc résister à l’épreuve du temps, y compris la lumière, l’humidité et autres facteurs. En effet, le palais de l’Alhambra en Espagne était recouvert de fines feuilles d’or afin de décorer ses murs. Au fil du temps, les murs ont viré au violet. Il a alors été recouvert de chaux blanche au 19e siècle.
Depuis l’Antiquité, la réaction qui s’était produite avait déjà été déterminée. En effet, il s’agit d’une réaction chimique entre l’acide nitrique et chlorhydrique. Ce mélange est connu sous le nom de chlorhydrate d’acide nitrique ou encore eau régale. Cette technique a même été utilisée par des alchimistes romains afin de colorer le verre. Cette réaction est en revanche néfaste pour l’or puisqu’elle le dissout. D’après Michael Faraday, un scientifique, lorsque l’or est dissout, la réaction se disperse en faisceaux de lumière rouge, violette et bleue. Malheureusement, les chercheurs n’ont découvert aucun signe de ce mélange sur les murs de l’Alhambra.
Des recherches plus approfondies ont été menées
Cardell et Guerra ont effectué une analyse microscopique électronique afin de connaître les composants des murs de l’Alhambra. Elles ont découvert une composition inattendue de processus électrochimiques qui serait à l’origine de la couleur violette sur les surfaces endommagées. Cardell et Guerra ont également découvert des fissures vides en forme de cratères dans la feuille d’or. L’humidité s’était donc infiltrée par ces canaux afin d’atteindre les feuilles d’étain. À cet endroit, elles ont découvert que l’or s’était dégradé et avait laissé place à des nanoparticules d’or de 70 nanomètres de diamètre.
Cependant, tous les scientifiques ne sont pas d’accord avec leurs affirmations. D’après Catherine Louis, chimiste au laboratoire de réactivité de surface ou LRS, l’or ne peut pas devenir violet. Cardell et Guerra ont par la suite déclaré qu’elles n’avaient pas effectué d’expérimentation sur la reproduction du processus de corrosion de l’or. De plus, une telle expérience serait difficile et prendrait des années.