Menaces de détention et violation des droits de l’homme, telles sont les conditions de vie de milliers de Ouïgours en Chine. Travaillant dans des conditions coercitives dans des usines de sous-traitance chinoise, les plus grandes marques internationales comme Nike ou Apple pourraient être impliquées dans les abus que subissent les Ouïgours.
Travailler sous menace de détention dans des lieux de travail qui ressemblent à des prisons
Un nouveau rapport de l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) affirme que des entreprises chinoises emploient des travailleurs pénitentiaires ouïgours dans des usines produisant des produits pour Apple, Sony, Microsoft, BMW, Nike et bien d’autres encore. Il est à savoir que les Ouïgours sont une minorité ethnique musulmane de l’ouest de la Chine qui a été soumise à l’oppression de Pékin. Ils ont été forcés de quitter la province du Xinjiang pour travailler dans des usines entre 2017 et 2019.
Durant cette période, la Chine avait mis en détention environ un million de Ouïgours dans des camps d’internement, les punissant et les endoctrinant. Les responsables disent que les camps visent à lutter contre l’extrémisme. Il est important de savoir que l’ASPI a mené son enquête sur les Ouïgours après une déclaration d’un haut responsable chinois. Ce dernier avait affirmé aux journalistes en décembre dernier que les membres du groupe minoritaire qui avaient été détenus dans les camps avaient désormais obtenu leur diplôme.
Le nouveau rapport de l’ASPI indique que même après avoir été libérés des camps, les anciens détenus sont toujours soumis à des contrôles sévères, et dans certains cas, au travail forcé. « Dans des conditions qui suggèrent fortement le travail forcé, les Ouïgours travaillent dans des usines qui font partie des chaînes d’approvisionnement d’au moins 83 marques mondiales bien connues dans les secteurs de la technologie, de l’habillement et de l’automobile », a déclaré le groupe de réflexion.
Par ailleurs, le rapport indique que les transferts de main-d’œuvre faisaient partie d’un programme parrainé par l’État. Grâce à ce programme, les personnes qui fournissent des travailleurs ouïgours peuvent gagner jusqu’à 300 yens (2,50 euros), indique le rapport. Les travailleurs sont quasiment traités comme du bétail, et certaines annonces les concernant indiquent qu’ils doivent « être commandés par lot de 100 », et peuvent être « livrés en 15 jours ».
Plus de 80 000 travailleurs ouïgours seraient actuellement impliqués dans cette affaire qui va à l’encontre des droits de l’homme. Ces derniers travaillent dans des usines de sous-traitance chinoise dans des conditions carcérales. Ils travaillent notamment sous la menace d’être envoyés dans des établissements qui ressemblent à des prisons avec des barbelés, des tours de guet, des caméras et un poste de police. C’est notamment une enquête indépendante du Washington Post qui a révélé cet état de fait, grâce à une visite d’une usine qui produit des baskets pour Nike.
Une simple tentative américaine pour déstabiliser la Chine, selon le gouvernement chinois
De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que les informations selon lesquelles le gouvernement avait violé les droits des Ouïgours étaient fausses. Il a également nié et rejeté les informations dévoilées par l’ASPI. « Ce rapport ne fait que suivre les forces américaines anti-Chine qui tentent de salir les mesures antiterroristes de la Chine au Xinjiang », a déclaré le porte-parole Zhao Lijian lors d’une conférence de presse.
Selon le gouvernement chinois, le programme « Yuan Jiang » ou « Aider le Xinjiang » est un programme pour aider les Ouïgours et les autres minorités ethniques, et non pour les réprimer. « Les travailleurs devaient modifier progressivement leur idéologie et devenir des jeunes modernes et capables qui comprennent la bénédiction du Parti, ressentent de la gratitude envers le Parti et contribuent à la stabilité », a écrit un journal local du Xinjiang, a indiqué le rapport. Par ailleurs, la presse chinoise affirme que les diplômés du programme Yuan Jiang sont ravis de leur sort et de leur éducation patriotique.
De leur côté, certaines entreprises qui ont été citées dans le rapport ont également tenu à se défendre. Selon Reuters, Apple a déclaré : « Apple est déterminé à garantir que chaque membre de notre chaîne d’approvisionnement soit traité avec la dignité et le respect qu’il mérite. Nous n’avons pas vu ce rapport, mais nous travaillons en étroite collaboration avec tous nos fournisseurs pour garantir le respect de nos normes élevées. »
Huawei a également déclaré avoir lu le rapport et a affirmé que « Huawei exige que tous nos fournisseurs se conforment aux normes internationales du travail et aux lois applicables comme condition pour faire affaire avec nous ». D’autres entreprises comme Volkswagen ont nié travailler avec ces usines de sous-traitance chinoise, tandis que d’autres ont annoncé la rupture de leur relation avec les fournisseurs en question, a indiqué le journal La Croix.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Le Monde
Étiquettes: Amazon, chine, apple, nike, détention, ouïgours, travail forcé
Catégories: Actualités, Société
Dans toutes les prisons du Monde, les prisonniers travaillent pour des misères, souvent à la pièce.
Aux USA, ils servent à travailler sur le bord des routes…
Rien de neuf sous le soleil !
Ah, si : là, c’est chez ces méchants Chinois !!