Des paléontologues russes ont annoncé la découverte dans le sud de la Sibérie du plus grand repaire de hyènes connu d’Asie, décrit comme une véritable « capsule temporelle ».
400 kilos d’ossements datant du Pléistocène
Si l’endroit était connu des habitants de la république de Khakassie depuis cinq ans environ, en raison de son isolement géographique, il a fallu attendre juin 2022 pour que les chercheurs de l’Institut de géologie et de minéralogie VS Sobolev puissent s’y rendre et examinent les nombreux vestiges préhistoriques qu’il abrite.
Au total, l’équipe a recueilli quelque 400 kilos d’ossements datant du Pléistocène. Vieux de 42 000 ans environ, ceux-ci appartenaient notamment à des ours, mammouths et rhinocéros. La présence de deux crânes complets de hyènes des cavernes et de marques compatibles avec leurs crocs sur de nombreux os suggère qu’elles vivaient dans la grotte.
Une hypothèse appuyée par la présence de restes de bébés hyènes. « Nous avons même trouvé un crâne entier d’une jeune [hyène], ainsi que de nombreuses mâchoires inférieures et des dents de lait », explique Dmitry Gimranov, de l’Académie russe des sciences.
Siberian cave filled with mammoth, rhino and bear bones is ancient hyena lair https://t.co/zdUAv5Ojum
— Marcus Brandel (@Sergeir) June 30, 2023
« Par ailleurs, nous avons aussi trouvé une série d’os dans l’ordre anatomique, avec des os du cubitus et du radius encore reliés chez les rhinocéros », poursuit le chercheur. « Ce qui suggère que les hyènes ont traîné des parties des carcasses dans leur tanière. »
Des analyses approfondies prévues
Les ossements, ainsi que des coprolithes (excrêments fossilisés) découverts dans la grotte ont été envoyés à Ekaterinbourg pour une analyse plus approfondie.
« Ces découvertes nous renseigneront également sur la flore et la faune de l’époque, sur ce que les animaux mangeaient et sur le climat qui régnait dans cette région », estiment les paléontologues.
S’étendant sur une large partie du nord de l’Asie, la Sibérie est réputée pour son climat froid, ayant largement contribué à la préservation de restes animaux préhistoriques, incluant les dépouilles de lionceaux des cavernes et d’un bison vieux de 8 000 ans.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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