Les grands requins blancs font partie des plus redoutables prédateurs de la planète. Selon une étude scientifique, ces derniers ont déserté certaines zones océaniques en Afrique du Sud à cause de deux orques mâles qui se nourrissent des organes vitaux de leurs congénères.
Huit requins retrouvés échoués sur la plage
Ce n’est pas la première fois que des orques s’en prennent à des requins. Présentes dans tous les océans du monde, celles-ci peuvent atteindre jusqu’à dix mètres de long. Leur régime alimentaire est varié et certains spécimens peuvent se spécialiser dans la chasse d’une proie bien distincte. Si certaines ciblent uniquement des poissons, d’autres peuvent attaquer des phoques, des dauphins ou encore des requins.
Les deux orques ont été nommées « Port » et « Bâbord ». Elles ont été repérées près de la côte de Garsbaai, au sud-ouest de l’Afrique du Sud, un lieu d’observation des requins blancs. Les premières attaques ont été notifiées en 2017. Depuis, huit grands requins blancs morts se sont échoués sur la plage. Tous, à l’exception d’un, ont été trouvés avec des signes de lutte et des organes vitaux manquants. Ils étaient notamment dépourvus de foie et de cœur, selon une étude publiée dans la revue African Journal of Marine Science.
D’après les scientifiques, il est évident que ces requins ont succombé aux attaques des orques. Par ailleurs, ces dernières ont sans doute tué beaucoup plus de requins blancs sans qu’on ne le sache au cours de ces cinq dernières années.
Un impact sur l’écosystème marin local
Alison Towner, l’auteure principale de l’étude, indique que les grands requins blancs ne se sont plus aventurés sur le site pendant des semaines ou des mois à la suite des premières attaques d’orques. « Ce dont nous semblons être témoins est un évitement à grande échelle – plutôt qu’une stratégie à petite échelle – reflétant ce que nous voyons chez les lycaons dans le Serengeti, en Tanzanie, en réponse à la présence accrue de lions », a-t-elle expliqué, soulignant que plus les orques fréquentent ces sites, plus les requins restent éloignés.
Les chercheurs notent que la désertion des grands requins blancs a de réels impacts sur l’écosystème marin local. En raison de leur absence, les otaries à fourrure pourraient par exemple davantage s’attaquer aux manchots du Cap, qui sont actuellement menacés d’extinction. En outre, des requins cuivrés, qui sont les proies naturelles des grands requins blancs, ont été repérés en plus grand nombre dans les eaux environnantes.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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