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Moaï : une étude sans précédent éclaire les origines des statues monumentales de l’île de Pâques

Elles pèsent jusqu’à 80 tonnes

Ile Paques
— Carlos Aranguiz / Shutterstock.com

La cartographie de la principale carrière de l‘île de Pâques, où ont été façonnées ses emblématiques statues géantes, suggère une organisation décentralisée, plutôt qu’un effort concerté et coordonné.

« Usine » à moaï

Située au milieu de l’océan Pacifique, Rapa Nui aurait commencé à être occupée par des groupes polynésiens autour de 1200 de notre ère. Les preuves archéologiques laissent penser que les populations autochtones de l’île n’étaient pas politiquement unifiées, mais la question de savoir si la production de ses centaines de statues de pierre (les fameux moaï) était ou non minutieusement coordonnée reste débattue.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PLOS One, Carl Lipo, de l’université de Binghamton, et ses collègues se sont appuyés sur des milliers de clichés de drones et des techniques d’imagerie avancées pour créer la première carte 3D de la carrière volcanique de Rano Raraku, de laquelle est sortie la quasi-totalité des moaï.

Au total, l’équipe a répertorié 426 statues inachevées, 341 tranchées délimitant les blocs à sculpter, 133 cavités indiquant une extraction réussie, et cinq bollards, ou « points d’ancrage », vraisemblablement utilisés pour descendre les moaï le long des pentes de Rano Raraku. De façon plus surprenante, pas moins de 30 ateliers, caractérisés par l’utilisation de différentes techniques de taille, ont été identifiés.

Les 30 ateliers identifiés (en jaune) — © Lipo et al. / PLOS One 2025

Compétition inter-clans ?

Selon Lipo, la mise en évidence de telles zones indique une production « en parallèle » par différents groupes d’humains, décrits comme des clans, plutôt qu’une mobilisation globale supervisée par une même hiérarchie.

Dale Simpson, de l’université de l’Illinois, partage en partie cette hypothèse, mais juge l’idée d’une forme de compétition entre les communautés de l’île peu probable, en raison de la monumentalité des moaï, dont la création et le transport auraient nécessité une collaboration étroite entre les groupes.

Si certains historiens supposent que la surexploitation des ressources de l’île aurait entraîné un effondrement démographique dévastateur, l’an passé, l’équipe de Lipo était parvenue à une conclusion bien différente. Leurs travaux avaient suggéré une population réduite et stable, ayant vécu de manière durable pendant des siècles, jusqu’à l’arrivée des Européens en 1722.

Précédemment, une étude avait contribué à éclairer l’obscur système d’écriture de l’île de Paques, connu sous le nom de « rongorongo ».

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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