Il ne fait aucun doute que la relation étroite entre notre espèce et les chiens existe depuis des millénaires. De nouvelles analyses contribuent à repousser significativement ses origines.
Des niveaux élevés de protéines de saumon
Des preuves génétiques indiquent une dispersion rapide des canidés à travers l’Amérique il y a une quinzaine de millénaires, suggérant qu’ils soient arrivés sur le continent en même temps que les premiers humains, en provenance d’Eurasie. Mais établir précisément quand le lien fort entre notre espèce et ces derniers s’est créé est loin d’être simple.
En 2018, des archéologues avaient mis au jour l’os de la patte inférieure d’un spécimen adulte, qui vivait il y a environ 12 000 ans, à une centaine de kilomètres au sud-est de la ville de Fairbanks. Cinq ans plus tard, une mâchoire vieille de 8 100 ans était découverte sur un site voisin.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, Ben Potter et ses collègues ont procédé à l’analyse approfondie de ces ossements préhistoriques, ainsi que de dizaines d’autres trouvés à travers l’Alaska. Celle-ci a révélé des niveaux élevés de protéines de saumon, indiquant que ce poisson constituait une large part de leur régime alimentaire.
« Il s’agit d’une preuve irréfutable, car ils ne chassaient pas vraiment le saumon à l’état sauvage », écrivent les auteurs de la nouvelle étude.
Un patrimoine génétique bien différent
L’équipe explique employer le terme « canidés » en raison de leur patrimoine génétique bien différent de celui des chiens actuels.
S’ils consommaient, comme ces derniers, de la nourriture fournie par les humains, certains d’entre eux étaient probablement des loups domestiqués, tandis que d’autres présentaient un mélange de caractéristiques uniques.
Globalement, cette découverte renforce l’idée d’un processus de domestication long et complexe. Plus tôt cette année, une étude avait conclu que le renard était le meilleur ami de l’Homme avant l’arrivée des chiens en Amérique du Sud.