De nouvelles estimations sur des fossiles humains découverts au Maroc révèlent que l’espèce humaine est plus vieille que ce que les scientifiques pensaient jusqu’à présent. Les premiers Homo Sapiens auraient évolué dans le nord ouest de l’Afrique il y a 300 000 ans.
Une découverte qui bouleverse toutes les recherches précédentes
C’est une découverte exceptionnelle pour les recherches sur l’évolution humaine. La datation des fossiles de cinq individus sur le site de Jebel Irhoud montrerait que l’Homo Sapiens serait vieux de plus de 300 000 ans. C’est 100 000 ans plus tôt que ce que les scientifiques pensaient auparavant. Ces nouvelles datations nous forcent à repenser comment les premiers êtres humains se sont développés et comment ils ont évolué sur le continent pour ensuite prendre d’assaut l’Europe et le monde.
Ces nouveaux travaux de recherches, publiés dans deux articles de la revue Nature, révèlent l’existence du plus vieux fossile d’Homo sapiens retrouvé. Ces fossiles ont été découverts sur le site marocain de Djebel Irhoud, à 100 km à l’est de Marrakech, par une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l’Institut Max Planck pour l’anthropologie évolutive et l’Institut national marocain de l’archéologie et du patrimoine. Le berceau de l’humanité se trouverait donc au Maroc ? Il est encore difficile d’y répondre selon Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck.
De nouvelles méthodes de datation utilisées pour révéler l’âge réel des fossiles
Les premiers fossiles ont été découverts sur le site marocain dans les années 1960. Les premières fouilles montraient que les outils et les fossiles retrouvés appartenaient à une espèce proche de l’homme mais qui avait évolué en marge de l’Homo Sapiens dans l’est africain. En 2004, un nouveau projet de fouille est ouvert. C’est à cette époque que sont exhumés les ossements de cinq individus, dont un adolescent et un enfant de 7 à 8 ans, mais également de nombreux fossiles d’outils, comme des silex brulés.
Des nouvelles techniques de datations sont alors utilisés. Parmi elles, des datations par thermoluminescence, utilisées principalement pour les céramiques, et par résonance de spin électronique. Ces deux méthodes modernes, connaissant une faible marge d’erreur, pointent la même période. L’ensemble des fossiles datent d’environ 300 000 ans. Un résultat inattendu pour les chercheurs. « Des sites bien datés de cet âge sont exceptionnellement rares en Afrique » a affirmé Daniel Richter de l’Institut Max Planck.
Quelles conséquences pour l’origine de l’homme ?
Les scans et analyses des ossements de ces individus montrent que même si leur crâne est un peu plus allongé et possède un aspect archaïque, leur visage et leurs dents sont identiques à ceux des humains modernes. Ces recherches nous dévoilent que les premiers Homo Sapiens ont peuplé l’Afrique du Nord plus tôt qu’on ne le pensait auparavant. « Nous avions l’habitude de penser qu’il y avait un berceau de l’humanité il y a 200 000 ans en Afrique de l’Est, mais nos nouvelles données révèlent que Homo sapiens s’est répandu dans tout le continent africain il y a environ 300 mille ans », déclare le paléo-anthropologue Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck.
Cependant beaucoup de questions restent encore en suspend. Certaines caractéristiques les plus primitives possèdent de fortes ressemblances avec celles des autres espèces humaines anciennes. Il reste donc à découvrir si elles ont conservé ces traits au fil du temps, ou si il y a eu un mélange continu de populations au cours de l’évolution humaine. Y a-t-il eu des échanges de cultures et de technologies entre toutes ces populations dispersées ? La découverte d’autres fossiles et de nouvelles datations précises seraient d’une grande aide afin d’en apprendre davantage sur un chapitre encore peu connu de notre histoire.
Par Axelle Palma, le
Source: Science Alert
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L’Homme était manifestement PARTOUT : il suffit que les conditions naturelles pour que ses traces soient retrouvées aient été réunies…