Plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier du monde est encore dans toutes les mémoires. Mais en France, un village symbolise tout particulièrement la nécessité de ne pas oublier la barbarie dont l’Homme est capable : Oradour-sur-Glane. Le DGS vous présente l’histoire de cette cité devenue tristement historique.

Situé dans le département de la Haute-Vienne, en région Aquitaine, Oradour-sur-Glane n’est qu’à 25 kilomètres au nord-ouest de Limoges. Un banal village comme il en existe des milliers en France, du moins jusqu’en 1944. Car avant la Seconde Guerre mondiale et le sombre évènement qui frappa sa population, l’endroit avait tout d’une petite bourgade tranquille, avec ses commerces, ses écoles et ses Radounauds, nom donné aux habitants du lieu.

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Oradour-sur-Glane via Shutterstock

À L’HEURE DU DÉBARQUEMENT DE NORMANDIE, COMMENCE UN DÉCHAÎNEMENT DE BRUTALITÉ ALLEMANDE

Lorsqu’éclate le plus dramatique conflit armé du XXe siècle, les Radounauds sont, comme la plupart des Français, attirés par un désir de paix incarné par le Régime de Vichy et la collaboration franco-allemande. Mais rapidement, les exactions de l’occupant nazi révoltent le fier peuple tricolore, qui s’organise et forme la Résistance. A Oradour-sur-Glane, comme partout en France, les regards se portent désormais vers la libération prochaine.

Ce vent changeant, l’occupant le perçoit dès 1943. Cette année-là, les Alliés commencent déjà à prendre le dessus sur l’ennemi et contrôlent notamment l’Afrique du Nord, mais progressent également sur le front Est, comme en Russie. Alors en juin 1944, à l’heure du débarquement en Normandie, nombreux sont les nazis à anticiper une défaite de la Wehrmacht. Commence dès lors un déchaînement de brutalité allemande, essentiellement dirigé contre les résistants, mais pas seulement.

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À ORADOUR-SUR-GLANE, LES NAZIS EXÉCUTENT 642 INNOCENTS

En avril 1944, la 2e division blindée SS Das Reich est envoyée du front Est au front Ouest. Une manière, pour l’état-major nazi, de permettre aux soldats de se reposer alors qu’ils combattent depuis des mois dans le froid et la violence extrême du front russe. Désormais basés en France, ils luttent activement contre les résistants français, qu’ils nomment « terroristes ». Et pour accomplir leur tâche, les combattants allemands n’hésitent pas à se livrer à de sanglantes représailles contre la population civile.

Pour insuffler la peur aux occupés et réduire à néant tout espoir de résistance durant leur déplacement vers la Normandie, tout récemment attaquée, les soldats allemands prennent la décision de détruire Oradour-sur-Glane et d’exterminer ses habitants. Se met alors en place une organisation impitoyable qui consiste à séparer les hommes des femmes et des enfants. Puis, froidement, les nazis exécutent 642 personnes innocentes.

Oradour-sur-Glane via Shutterstock
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Le massacre d’Oradour-sur-Glane reste à ce jour le plus grand massacre de civils perpétré en France par les troupes allemandes. Mais ce funeste événement eut, et a encore, une portée bien plus importante. Au cours des décennies qui suivirent, nombre de procès furent ouverts, cherchant à déterminer la responsabilité des uns et des autres, mais cherchant surtout à punir les responsables.

IL S’AGIT DU PLUS GRAND MASSACRE DE CIVILS PERPÉTRÉ EN FRANCE PAR LES TROUPES ALLEMANDES

En France, plus particulièrement, la société civile d’après-guerre fit face à un dilemme moral. En cause, le rôle des « Malgré nous », ces Français d’Alsace et de Moselle incorporés de force dans l’armée allemande et impliqués dans la tuerie d’Oradour. Se posa la question de leur responsabilité, puis de leur punition. Enfin, vint le temps du devoir de mémoire, long et douloureux.

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Oradour-sur-Glane via Shutterstock

En 1999, le président d’alors, Jacques Chirac, inaugura le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane. Un édifice qui remémore l’horreur des crimes commis par les nazis et rappelle tristement l’importance de la paix. Non loin du bâtiment, à quelques centaines de mètres, se dresse le nouvel Oradour, symbole que la France est tombée mais s’est relevée plus forte. Les ruines du passé, elles, sont toujours là et furent classées monument historique en 1945. Elles restent l’emblème d’un village martyr qui vivait autrefois à Oradour.

L’histoire d’Oradour-sur-Glane, aussi poignante et funeste soit-elle, doit être rappelée. Car comme les ruines de l’ancien village, cette horrible expérience rappelle les atrocités dont l’Homme se rend parfois coupable, mais aussi, plus important encore, la nécessité de la paix. Si la Seconde Guerre mondiale vous intéresse, découvrez également ces photos inédites du conflit restaurées par un passionné.

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Okba
Okba
4 années

Article intéressant. Mais que dire des massacres perpétrés pas la France en Algérie ? L’envahisseur s’est déchaîné à maintes reprises sur populations désarmées : les massacres du 8 mai 45, le bombardement de Sakiet Sidi Youcef,etc…Ca renseigne sur le fait, que les Nazis n’étaient pas les seuls barbares dans lhistoire… Lire la suite »

First
First
2 années

Vu dans les années 1970,mais il reste de moins en moins de vestiges,c’est ce que j’ai observé lors de ma seconde visite
Il y a aussi eut les pendus de Tulle