
Une annonce définitivement audacieuse. Selon une société américaine, il serait possible de produire des quantités substantielles d’or dans les réacteurs dédiés à la fusion nucléaire.
Transmutation nouvelle génération
L’idée de transformer des métaux communs en or n’est pas nouvelle. Explorée depuis l’Antiquité, elle ne s’est concrétisée qu’au début des années 1940 aux États-Unis, grâce à un phénomène connu sous le nom de « transmutation ».
Dans ce cas, le bombardement d’atomes de mercure avec des neutrons avait conduit à la production d’isotopes d’or. Mais en raison de leur radioactivité, des infimes quantités obtenues et du coût faramineux d’une telle approche, cette possibilité avait été rapidement abandonnée.
Spécialisée dans la production de composants destinés aux incontournables réacteurs tokamaks, au cœur d’une série de percées récentes nous rapprochant de cette source d’énergie propre et quasi illimitée, Marathon Fusion a récemment fait sensation en affirmant pouvoir obtenir des quantités substantielles de ce métal précieux en tant que sous-produit de réactions de fusion nucléaire.
Selon ses estimations, détaillées dans un article pré-publié sur le serveur arXiv, jusqu’à cinq tonnes d’or (correspondant à 550 millions de dollars sur la base des cours actuels) pourraient être récoltées pour chaque gigawatt d’énergie générée.

Des isotopes instables qui se désintègrent naturellement en or
Dans les tokamaks, les neutrons rapides issus de la réaction de fusion vont générer du tritium lorsqu’ils sont absorbés par la couche de lithium recouvrant les parois de la cuve, ce qui va contribuer à l’entretenir. Le fait d’y ajouter un peu de mercure permettrait d’obtenir également du mercure-197, isotope instable de ce métal se désintégrant naturellement en or au bout de quelques jours.
L’amalgame formé serait ensuite traité chimiquement, afin d’en extraire le précieux métal. L’or étant un élément noble presque inerte, cette opération se révélerait relativement simple.
Il y a quelques mois, des physiciens du CERN avaient transformé de l’or en plomb.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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