
À une vingtaine de kilomètres de Toulon, les fouilles d’un ancien comptoir maritime ont contribué à éclairer les intrigantes pratiques funéraires en « vogue » à l’époque romaine.
Crémation romaine
Bâtie sur un léger promontoire bordant la Méditerranée, la cité fortifiée d’Olbia (la « bienheureuse ») a été fondée par des soldats-colons grecs vers 325 avant notre ère. Au fil des décennies, les travaux d’excavations ont révélé de nombre vestiges antiques, comprenant thermes, commerces et habitations.
Conquise par les armées de César en 49 avant notre ère, la région de Marseille (Massilia) est restée sous contrôle romain jusqu’au IIIe siècle. En fouillant un vaste cimetière d’Olbia datant de cette période, les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont mis au jour 160 sépultures à crémation, qui leur ont offert un aperçu sans précédent de ce type de rite funéraire.
Il s’avère que le corps du défunt était installé sur un support en bois, lui-même placé au dessus d’un foyer carré. La chaleur des flammes provoquait l’effondrement du brancard ou du lit et blanchissait et fissurait les os, les objets en verre (essentiellement des flacons de parfum) fondaient, les artefacts en bronze se déformaient, et la céramique brûlait.
A massive Roman cremation cemetery in France is shedding light on diverse burial practices. https://t.co/TckACXzDen
— Live Science (@LiveScience) November 2, 2025
« Une caractéristique distinctive d’Olbia est que la plupart des tombes comprenaient un canal de libation destiné à recevoir des offrandes liquides [vin, bière, hydromel] afin d’honorer les défunts ou d’assurer leur protection [dans l’au-delà] », détaille le communiqué de l’Inrap. Celles-ci étaient généralement versées lors de fêtes romaines telles que les Feralia (21 février) et les Lemuralia (9, 11 et 13 mai).
Brassage culturel
Les archéologues ont constaté que certains bûchers funéraires avaient été directement transformés en lieux de sépulture, et d’autres partiellement ou totalement vidés.
Alors que la tradition romaine impliquait le placement des ossements dans des urnes en verre, en céramique ou en pierre (qui étaient ensuite enterrées), à Olbia, les ossements étaient régulièrement rassemblés et empilés, indiquant un important brassage culturel.
« Ces découvertes nous rappellent que les rites funéraires antiques étaient complexes, variés et empreints de multiples significations », conclut le communiqué.
Plus tôt ce mois-ci, un tombeau romain extrêmement rare avait été découvert en Allemagne.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
Étiquettes: empire romain, sépulture
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