À l’échelle géologique, la planète Terre a déjà connu plusieurs ères et plusieurs extinctions de masse. Si les scientifiques affirment aujourd’hui que nous sommes entrés dans la sixième, la précédente date de 66 millions d’années, au moment de l’extinction des dinosaures. De cette époque auraient survécu seulement des espèces d’oiseaux.
Les oiseaux vivant au sol auraient survécu
La cinquième extinction de masse d’espèces a eu lieu il y a 66 millions d’années et elle a marqué un moment important de l’histoire de notre planète. Les scientifiques ont parlé de crise du Crétacé-Tertiaire : un astéroïde a percuté violemment la Terre et a engendré toute une série de catastrophes, notamment l’extinction des dinosaures et d’autres animaux. Dans ces espèces disparues, on retrouve un certain nombre d’oiseaux. Combien d’espèces d’oiseaux ont survécu ? Sûrement peu, la plupart ayant péri dans cette crise du Crétacé-Tertiaire. Il a marqué de fait le passage à une nouvelle ère géologique. Des études ont montré néanmoins que certains oiseaux ont survécu à cette crise majeure.
D’après une étude publiée dans la revue « Current Biology », les oiseaux vivant au sol auraient survécu à cette crise biologique, du fait de leur lieu de vie et de leur robustesse. La diversité des espèces d’oiseaux actuels serait issue de ces survivants, probablement de petits oiseaux ressemblant à des cailles. Les fossiles étudiés montrent que les oiseaux ayant survécu avaient des pattes robustes, et non des petites pattes délicates plus adaptées à la vie perchée dans les arbres. En outre, les scientifiques ont cherché quelles familles d’oiseaux dépendaient des arbres pour leur habitat ou leur nourriture et lesquelles n’en avaient pas besoin. Ils ont remarqué que les oiseaux arboricoles (aujourd’hui plus nombreuses que celles vivant au sol) ont des ancêtres qui vivaient au sol. Petit détail supplémentaire, avant l’impact de l’astéroïde, il y avait beaucoup d’oiseaux vivant dans les arbres, mais après, elles étaient absentes des fossiles.
Une crise géologique impliquant une déforestation massive
Il faut savoir que cette extinction de masse d’espèces a été accompagnée d’une déforestation massive. C’est assez logique finalement que les oiseaux vivant dans les arbres aient péri après cet événement. Antoine Bercovici, un paléobotaniste de la Smithsonian Institution (Washington) a examiné les pollens et spores fossiles, pour déterminer quelles espèces végétales avaient disparu des forêts. Clairement, les données suggèrent que les forêts prospéraient avant l’impact, mais pas ensuite. « Notre étude a examiné les archives fossiles de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de l’Europe et de l’Amérique du nord. Elles ont montré qu’il y a eu une déforestation massive à travers le monde à la fin du Crétacé », explique-t-il.
Après l’impact de l’astéroïde (sur la péninsule du Yucatan au Mexique), les enregistrements fossiles montrent des restes d’arbres brûlés et des spores de fougères en grand nombre. Or, comme l’explique Regan Dunn, paléontologue au muséum Field de Chicago, « après une catastrophe comme un feu de forêt ou une éruption volcanique, les premières plantes à revenir sont les colonisateurs les plus rapides, en particulier la fougère ». De fait, ces dernières produisent des spores minuscules qui se dispersent facilement grâce au vent. Toutefois, tous les experts ne partagent pas ce point de vue. Ainsi, Alan Cooper, professeur à l’Université d’Adélaïde (en Australie) a émis quelques réserves à propos de cette théorie. « Il est difficile de conclure que toutes les forêts ont disparu à l’échelle mondiale sur la base de preuves provenant des régions du nord ».
Malgré tout, cette étude permet de comprendre d’où viennent les espèces d’oiseaux que nous connaissons aujourd’hui. Daniel Field, principal auteur de l’étude et chercheur de l’Université de Bath (Royaume-Uni) résume tout cela : « Aujourd’hui, les oiseaux constituent le groupe d’animaux vertébrés terrestres le plus diversifié et le plus répandu dans le monde (près de 11 000 espèces vivantes). Seule une poignée de lignées d’oiseaux ancestrales a réussi à survivre à l’extinction massive il y a 66 millions d’années, et toute la diversité incroyable des oiseaux vivant aujourd’hui peut être attribuée à ces anciens survivants ».
Par Thomas Le Moing, le
Source: Futura sciences
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