Au fil des années, de nombreuses espèces d’oiseaux ont été placées sous une surveillance particulière par les associations protectrices des animaux. Beaucoup d’entre elles sont en effet en danger. Aujourd’hui, le nombre d’espèces menacées a atteint un seuil très inquiétant, si bien qu’une espèce sur 8 serait menacée d’extinction.
DE NOMBREUSES ESPÈCES MENACÉES D’EXTINCTION
Ce bilan est apparu dans une récente étude de l’ONG Birdlife International, State of the World’s Birds. Dans cette étude, il est dit que pas moins de 40 % des espèces d’oiseaux connues sont aujourd’hui menacées d’extinction, ce qui équivaut à environ 4 400 espèces sur les 11 000 recensées. Parmi elles, nous retrouvons certaines espèces connues comme la Tourterelle des bois, l’Harfang des neiges ou encore le Macareux moine.
Ce rapport est le fruit de cinq années de recherches et d’observations ornithologiques menées par les membres de l’association et tente de sensibiliser la population sur l’état critique des espèces d’oiseaux. Notons que l’oiseau est l’espèce animale faisant l’objet du plus grand nombre d’articles concernant les menaces qui planent sur eux (environ 1206 depuis 2013 face à 714 concernant les mammifères).
L’ACTIVITÉ HUMAINE EN CAUSE
À l’origine de cette situation, c’était à prévoir, se trouve l’Homme et plus particulièrement l’activité humaine avec au sommet les activités agricoles. L’expansion de l’agriculture, et en particulier l’agriculture intensive représente environ 74 % des menaces qui planent sur les oiseaux. Un exemple de cet impact : les pesticides. En effet, certains pesticides contiennent des substances neurotoxiques qui impactent les oiseaux et surtout leur capacité à voler et à se diriger lors de leurs migrations.
La déforestation est la deuxième plus grande menace pour les oiseaux ainsi que pour d’autres espèces animales. En effet, en détruisant les arbres, nous détruisons de nombreux nids contenant potentiellement des oeufs, ce qui empêche les espèces de se renouveler. La pêche intensive est également pointée du doigt car de nombreux oiseaux se trouvent prisonniers des filets des pêcheurs et peuvent en mourir. L’activité humaine est donc grandement fautive de ce bilan alarmant mais des mesures peuvent être prises afin d’établir une cohabitation entre humains et oiseaux.
MENACÉES MAIS PAS ENCORE ÉTEINTES
Tout n’est pas perdu, nous pouvons encore agir pour protéger ces espèces de l’extinction. De nombreuses associations travaillent déjà à leur préservation et ont réussi. Au cours de la dernière décennie, 25 espèces ont été sauvées de l’extinction et ont également pu aider à la préservation et au repeuplement d’espèces en état critique comme le Pigeon rose ou la Petite Spatule (espèce vivant au large des côtes orientales asiatiques). « Même si le rapport ne donne qu’une amélioration minime concernant les oiseaux et la biodiversité et qu’il reste encore du chemin à parcourir, elle montre également qu’il existe des solutions qui peuvent mener à une amélioration significative et durable.« , déclare Patricia Zurita, à la tête de Birdlife.
Il faut agir, et agir vite car les oiseaux ne sont pas seulement des animaux qu’il faut protéger, ils sont aussi un excellent facteur d’analyse en ce qui concerne l’état de l’écosystème dans lequel ils évoluent. Comme le dit l’ONG Birdlife, « parce que les oiseaux sont très répandus, qu’ils peuvent être trouvés dans pratiquement tous les types d’écosystèmes et qu’ils sont l’un des groupes d’animaux les plus étudiés, ils sont un excellent indicateur de l’état de l’environnement« . Un déclin des oiseaux peut donc signifier que l’écosystème est défaillant ou en passe de l’être…
Par Victoria Perez, le
Source: Science et Avenir
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