C’est une énigme évolutive que beaucoup de personnes essaient encore de résoudre : qu’est-ce qui est arrivé en premier, l’œuf ou la poule ? Cette énigme est un paradoxe, et en tant que tel, y trouver une réponse formelle est loin d’être aisé. Mais une récente étude pourrait enfin avoir trouvé la solution à ce mystère.
Le paradoxe de l’œuf et de la poule
Cette vieille énigme a suscité de nombreuses discussions au fil des siècles : est-ce la poule ou l’œuf qui est apparu en premier ? Répondre à cette question est beaucoup plus difficile qu’il n’y parait, car il faut une poule pour pondre un œuf, mais la poule provient d’un œuf. Pour essayer de trouver une solution à cette énigme, de nombreuses propositions ont été formulées en se basant sur diverses théories évolutives, anthropologiques ou même philosophiques. C’est au tour des scientifiques de l’université de Genève en Suisse de s’aventurer dans cette voie.
Et d’après les résultats de leurs recherches publiés dans la revue Nature, ils ont trouvé une preuve qui démontre que l’œuf est probablement arrivé avant la poule. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un organisme unicellulaire appelé Chromosphaera perkinsii. Cet organisme vit dans des environnements marins peu profonds et est présent sur Terre depuis plus d’un milliard d’années, soit bien avant l’apparition des premiers animaux sur la planète. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont observé cet organisme dont les colonies persistent pendant environ un tiers de son cycle de vie avant de se disperser.
La réponse pourrait se trouver dans le mode de reproduction d’un organisme unicellulaire
Cette observation a permis de constater que ces colonies – constituées d’au moins deux types de cellules distinctes – fonctionnent de manière similaire aux embryons animaux qui subissent une différenciation au cours de leur développement. En effet, bien qu’unicellulaire, cet organisme présente un processus de reproduction qui reflète les stades embryonnaires des animaux. Il a été observé qu’au cours de sa reproduction, Chromosphaera perkinsii se divise en un groupe de cellules plus petites, créant des structures avec des types de cellules distincts.
C’est un comportement généralement associé aux organismes multicellulaires. Ce groupe de cellules ressemble beaucoup à un embryon animal à son stade le plus précoce, connu sous le nom de blastula. D’après les chercheurs, le fait que ce comportement ait pu apparaître chez un organisme unicellulaire montre que les processus de coordination et de différenciation multicellulaires étaient déjà présents bien avant l’apparition des organismes multicellulaires. Cela signifie également que la programmation génétique permettant de créer des œufs existait peut-être bien avant l’évolution des animaux, offrant ainsi une réponse potentielle au mystère de l’œuf et de la poule.
Autrement dit, le mode de reproduction de Chromosphaera perkinsii suggère que le modèle génétique des œufs existait avant les œufs eux-mêmes. Quoi qu’il en soit, les scientifiques ont tenu à préciser qu’à part quelques observations partielles éparses, aucun autre organisme semblable à Chromosphaera perkinsii ne se développe de manière similaire à l’embryon animal. D’après les chercheurs, cela suggère que l’évolution convergente pourrait être la réponse à l’énigme de l’œuf et de la poule, mais d’autres études sont encore nécessaires pour confirmer cette théorie. Par ailleurs, le paradoxe du singe savant a été « remis en cause » par une nouvelle étude.