La France est un pays qui se démarque par la richesse et la diversité de ses paysages. En faisant 100 kilomètres, on peut passer de plaines verdoyantes à des montagnes abruptes ou à des côtes rocheuses. On vante souvent les sublimes paysages sauvages des États-Unis, mais la France n’a vraiment rien à leur envier. Le département du Vaucluse abrite d’ailleurs un site couleur ocre aux allures de Colorado : les ocres de Rustrel. Le DGS vous présente ce lieu sensationnel.
C’est au cœur de la Provence, dans le département du Vaucluse (région PACA) que se trouvent les ocres de Rustrel (du nom de la commune). Ce site est souvent comparé au Colorado pour les teintes de couleur qui l’habillent. Le site s’étend sur plus de 30 hectares entre la colline de Caseneuve et les monts de Vaucluse. Les teintes multiples oscillent de l’ocre au beige et contrastent avec le massif forestier verdoyant du Lubéron. Le lieu est qualifié de « semi-naturel » car il a été exploité de la fin du XVIIe siècle à 1992 pour extraire l’ocre. C’est à cette date que le dernier ocrier a pris sa retraite. De fait, la formation de Rustrel est d’origine humaine et naturelle.
Le » Colorado provençal » est constitué de sentiers en terre et de falaises érodées aux multiples teintes d’ocre (plus de vingt). Il y a plusieurs millions d’années, la mer s’est retirée de ce lieu et a laissé derrière elle des bancs de sable enrichis d’une argile marine contenant du fer, la glauconie. Cette matière s’est accumulée sur 30 mètres d’épaisseur. Ces sables sont à l’origine de l’ocre, grâce à la glauconie qui donne cette teinte si particulière.
Les multiples teintes présentes à Rustrel sont dues à l’altération du sable qui s’oxyde. Les degrés d’oxydation sont responsables des multiples couleurs du sol. On en recense officiellement 24 (gris, vert, jaune et rouge). Rapidement, les hommes ont investi les lieux, d’abord pour exploiter l’ocre, puis pour le tourisme.
C’est à la fin du XVIIe siècle que Jean-Etienne Astier, un Roussillonnais, a eu l’idée de faire passer le sable dans des bassins de décantation pour extraire l’ocre. La substance est ensuite cuite pour qu’elle garde ses propriétés colorantes. Plusieurs régions ont développé ce commerce et l’arrivée du chemin de fer a amené à l’intensification de l’exploitation.
C’est en 1929 que la production fut au plus haut. L’arrivée des couleurs synthétiques a concurrencé les ocres naturelles et l’exploitation s’arrêta. Un seul site subsiste à Gargas. Depuis 1992, une association s’est formée pour protéger le site. Le tourisme s’est alors développé.
Un parking ombragé et payant est installé en bordure de la route départementale 22. Il permet d’accueillir les nombreux touristes. Des tables de pique-nique ont été disposées, ainsi qu’un lieu d’accueil « La maison du Colorado ». Les sentiers sont semi-balisés avec des barrières et quelques escaliers ont été installés afin de préserver le site et canaliser les passages. Les touristes jouissent de la beauté des différents paysages et peuvent explorer le site, assez escarpé mais accessible.
Les ocres de Rustrel via Shutterstock
Les ocres de Rustrel via Shutterstock
Les ocres de Rustrel via Shutterstock
Les ocres de Rustrel via Shutterstock
Les ocres de Rustrel via Shutterstock
Les ocres de Rustrel sont une des merveilles paysagères que l’on peut découvrir sur le territoire français. Pour les passionné(e)s de voyage, il n’y a finalement pas besoin de partir très loin pour être dépaysés et contempler des paysages fascinants. Il existe d’autres merveilles en France, comme les orgues d’Ille-sur-Têt, ces paysages façonnés par la nature.
Par Thomas Le Moing, le
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