Dans leur quête pour identifier des mondes habitables pouvant soutenir une vie extraterrestre, des chercheurs américains ont récemment estimé que les lunes d’Uranus abritaient probablement des océans souterrains.
Des signes de cryovolcanisme
Présentées le 15 décembre dernier à l’occasion du Congrès d’automne 2020 de l’Union géophysique américaine, ces nouvelles recherches suggèrent que Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Oberon, les cinq principales lunes d’Uranus, constitueraient des candidates de choix pour la recherche de formes de vie extraterrestres au sein de notre Système solaire, en raison de leurs nombreuses similitudes avec Europe, satellite naturel de Jupiter abritant un immense océan souterrain sous son épaisse croûte de glace.
Les lunes d’Uranus présentent des signes de cryovolcanisme, c’est-à-dire que les matériaux liquides et vaporeux susceptibles d’être piégés sous la surface s’échappent et gèlent au contact des basses températures régnant dans le cosmos. En étudiant les images capturées par la sonde spatiale Voyager 2 en 1986, les scientifiques ont pu identifier des matériaux non fragmentés, des crêtes, des vallées et des plis, qui indiqueraient la présence d’océans souterrains sur plusieurs des satellites naturels de la planète.
« La grande question qui se pose ici est la suivante : Où se trouvent les environnements habitables dans le Système solaire ? », a déclaré Benjamin Weiss, chercheur au MIT. « La découverte d’océans sur Europe et Encelade fait que beaucoup d’entre nous se demandent s’il existe dans ce système des lunes qui, en dépit de leur taille réduite, se révèlent suffisamment chaudes pour en abriter. »
S’appuyant sur la technique précédemment utilisée par la NASA pour confirmer la présence d’étendues d’eau sur Europe et Callisto (autre lune de Jupiter), les scientifiques ont calculé l’intensité du champ magnétique d’Uranus et son impact sur les océans potentiellement situés sous la surface de ses lunes.
Une forte présence magnétique
Lorsqu’une lune tourne autour d’une planète, le champ magnétique de cette dernière « attire » le satellite naturel et contribue à le maintenir sur son orbite. Ce tiraillement génère un courant électrique qui peut créer un champ magnétique distinct, appelé « champ magnétique induit ». Les chercheurs pensent que ce dernier est créé par une couche d’une sorte de fluide électriquement conducteur, comme un océan sous la surface.
« S’il y a de l’eau liquide là-bas et qu’elle possède une salinité semblable à celle des océans terrestres, alors elle peut être conductrice, et des courants y circuler », a estimé Weiss.
D’après les simulations informatiques réalisées par les chercheurs, Miranda est la lune d’Uranus présentant la plus forte présence magnétique (300 nanoteslas), et Oberon la plus faible, avec une prédiction de trois nanoteslas seulement. Ce qui suggère que les océans souterrains sur Miranda, Ariel, Umbriel et Titania pourraient tous être mesurés, tandis que celui d’Oberon se situerait à la limite de ce qui est actuellement détectable.
Rendez-vous en 2042
Selon les chercheurs, les océans des lunes d’Uranus seraient probablement situés plus loin sous la surface que ceux des lunes de Jupiter, en raison d’une coquille de glace plus épaisse. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce facteur pourrait faciliter leur détection. Il faudra toutefois se montrer patient, puisque la prochaine mission susceptible de s’approcher suffisamment de l’un de ces satellites naturels pour confirmer les prédictions des scientifiques n’interviendra pas avant 2042.
Par Yann Contegat, le
Source: The Independent
Étiquettes: océan, lune, systeme-solaire, uranus, eau, vie
Catégories: Actualités, Espace
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