De nouvelles recherches suggèrent qu’une période glaciaire, survenue il y a une poignée de millions d’années, pourrait avoir été déclenchée par une sorte d’hiver interstellaire.
Influence interstellaire
Si le champ magnétique terrestre protège la surface de notre planète des radiations dangereuses du Soleil, il s’avère que ce dernier est lui-même entouré d’une bulle appelée héliosphère, située à environ 130 unités astronomiques (UA) de la Terre, soit autant de fois la distance la séparant de son étoile. Selon une nouvelle étude, il y a quelques millions d’années, cette structure s’étendait sur 0,22 UA à peine, impliquant une large exposition de notre planète au milieu interstellaire.
De précédents travaux ayant suggéré que les nuages de gaz froids dérivant autour de notre galaxie pouvaient s’avérer jusqu’à 10 000 fois plus denses que le milieu interstellaire habituel, une équipe de chercheurs des universités de Boston et Harvard a exploré leur influence sur l’héliosphère.
Le Système solaire met environ 230 millions d’années pour effectuer une orbite complète autour du centre de la Voie lactée. En retraçant sa course « récente », l’équipe a identifié une probable traversée du « ruban local de nuages froids » il y a deux ou trois millions d’années. Les simulations avancées ont montré que la pression monstrueuse exercée par ces structures aurait pu bloquer durablement l’héliosphère, laissant la Terre entièrement exposée à leurs particules pendant plusieurs centaines de milliers d’années.
Boston University: The Solar System May Have Passed through Dense Interstellar Cloud 2 Million Years Ago, Altering Earth’s Climate https://t.co/aPQ6sFwFbD
— AAS Press Office (@AAS_Press) June 11, 2024
Des correspondances intrigantes
Selon les chercheurs, les analyses d’échantillons lunaires, de sédiments marins et de glace provenant de l’Antarctique indiquent une augmentation significative des niveaux d’isotopes de fer 60 et de plutonium 244 au cours de cette période, correspondant au début de la glaciation du Quaternaire, il y a environ 2,5 millions d’années.
« Il est passionnant de découvrir que notre passage à travers des nuages interstellaires denses il y a quelques millions d’années a potentiellement exposé la Terre à un flux beaucoup plus important de rayons cosmiques et d’atomes d’hydrogène », estime Avi Loeb, co-auteur de la nouvelle étude. « Nos résultats ouvrent une nouvelle fenêtre sur la relation entre l’évolution de la vie sur Terre et notre voisinage cosmique. »
Ces dernières années, d’autres travaux ont établi un lien entre les cycles terrestres et des événements intervenant à l’échelle galactique. L’une de ces recherches suggère par exemple que les continents se forment plus rapidement lorsque le Système solaire entre ou sort des bras spiraux de la Voie lactée.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: ère glaciaire, terre, système solaire
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