Maladie de notre ère, la NASH fait ses premiers pas dans le monde des hépatites. En effet, acronyme anglais de stéato-hépatite métabolique non-alcoolique, c’est une maladie liée à l’obésité et à la consommation excessive de sucre. Avec les fast-foods et les boissons gazeuses et sucrées, elle est actuellement en forte progression et est d’autant plus redoutable qu’elle est multifactorielle.
La NASH
D’après Raluca Païs, hépatologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (AH-HP), plus de 25 % de la population française serait touchée par cette maladie du « foie gras humain ». Ce chiffre serait même « sous-estimé », la NASH étant une pathologie à évolution lente et asymptomatique au début.
Mécanisme de la maladie
La NASH est due à l’accumulation de sucres dans le foie, à tel point que la métabolisation de ces sucres n’a plus lieu. Il y a donc un terrain propice à une telle maladie pour les personnes présentant un diabète ou de l’obésité, étant sédentaire etc. Au bout d’un certain temps, une inflammation chronique s’installe, ce qui endommage le foie. Cependant, les causes sont diverses et multiples, en plus de la consommation de soda et de la malbouffe, des prédispositions génétiques à prendre en compte.
Contrairement aux maladies du foie les plus fréquentes, celle-ci n’a rien avoir avec l’alcool. Quelqu’un n’en ayant jamais bu une goutte de sa vie peut aussi bien être atteint de la NASH qu’une personne alcoolique. Ceci peut être sujet à amalgame lors du diagnostic. En effet, au vu de résultats d’examens, les médecins peuvent facilement orienter leur diagnostic vers des problèmes liés à la consommation d’alcool, alors que c’est une consommation excessive de soda qui est en cause. Cela dit, il semblerait que les boissons type soda mais à 0 % de sucre soient hors de cause. Les scientifiques mettent cependant en cause, et ce, depuis longtemps, les édulcorants donnant le goût sucré, engendrant hypothétiquement les mêmes problèmes que les sucres normaux.
Les conséquences
Les conséquences d’une telle maladie sont alarmantes. En effet, selon une estimation, le cancer du foie sans compter les maladies cardiovasculaires ou la fibrose hépatique, touchera 5 % des personnes atteintes de cette hépatite. Selon certains experts, en 2020, elle évincera même l’hépatite C en tant que première cause de transplantation du foie.
Ce qui est fait actuellement
Cette maladie, jusqu’à maintenant peu connue, interroge les médecins. Aujourd’hui, de plus en plus de scientifiques s’intéressent à cette pathologie, des méthodes diagnostic commencent à prendre forme et des programmes de sensibilisation se mettent en place comme The Nash Education Program. La société de biotechnologie française Genfit a lancé ce fond de dotation de 1,9 million d’euros.
Pour ce qui est du traitement, aucun existe encore mais différents médicaments sont en cours d’essais clinique comme par exemple, l’acide obéticholique ou l’elafibranor. Le mieux est cependant de prévenir la maladie en luttant contre le surpoids, réduire sa consommation de sucres et bouger ! Pour les cas extrêmes d’obésité, une chirurgie bariatrique peut être prescrite…
Par Anaïs Devouge, le
Source: Le Nouvel Obs
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